Prologue
— Putain d’avion !
Il est de ces endroits où l’esprit vagabonde, s’égare, se détend ou s’angoisse.
Il en est ainsi dans les cabines des avions de ligne, dans lesquelles certains passagers s’endorment paisiblement, à peine décollés, tandis que d’autres au contraire se torturent les méninges et se tordent les tripes.
Le confinement, sans doute, est source d’angoisse.
La promiscuité, aussi, peut vous rendre nerveux, voire paranoïaque, qui sait…
L’impuissance, enfin, devant l’inexorable. Le passager ne peut que subir, faire aveuglément confiance au matériel et, bien sûr, au pilote lui-même.
Ce pilote qu’on distingue à son poste, lorsque l’on grimpe l’escalier accolé à l’avant de l’appareil, ce pilote en train d’effectuer sa checklist et dont on aperçoit les quatre galons sur les épaulettes. À cet instant, on s’abandonne aveuglément entre les mains expertes du commandant de bord…
C’est précisément ce à quoi songe Tom Brady, assis dans la salle d’embarquement, à quelques minutes seule-ment du décollage.
Au-delà de ces banalités ressenties par tout passager lambda, Tom Brady a soudain un tout autre pressentiment, qu’il ne saurait très bien expliquer. Une forme de prescience, diront certains.
Alors qu’il aperçoit le commandant de bord se diriger vers la passerelle conduisant à l’avion, Tom Brady ne le sait pas encore, mais il n’aura pas la chance, ce soir, de contempler un nouveau coucher de soleil…
Et pourtant… il aurait dû comprendre !