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Couverture livre 3D

C'est pas du féminisme, c'est du bon sens

C’EST PAS DU FÉMINISME, C’EST DU BON SENS

Un guide pratique pour démonter les arguments sexistes sans s’épuiser


- Collection À Sexe Égal -

Introduction
« Pourquoi on en parle encore ? »


« Si le féminisme n’avait plus de raison d’être, on ne passerait pas notre temps à dire qu’il va trop loin. »

Chaque fois que le mot féminisme surgit dans une conversation, il déclenche une vague de réactions passionnées. Entre ceux qui pensent que le combat est terminé, ceux qui trouvent que ça va trop loin, et ceux qui affirment ne pas être contre, mais… (insérez ici un argument moisi), il y a de quoi se demander : pourquoi ce sujet est encore d’actualité ?
Parce que non, les femmes ne sont pas encore payées autant que les hommes à poste égal. Parce qu’elles passent toujours plus de temps sur les tâches domestiques et les responsabilités familiales, même quand elles travaillent autant que leur conjoint. Parce qu’il y a toujours des débats absurdes sur leurs vêtements, leur façon de parler, de se comporter, de marcher dans la rue. Parce que les féminicides existent toujours, parce que les stéréotypes de genre continuent d’enfermer chacun·e dans des rôles qui n’ont plus lieu d’être.
Et pourtant, malgré ces évidences, combien de fois avons-nous entendu :
« Mais c’est bon, les femmes ont tous les droits maintenant ! »
« On ne peut plus rien dire, on ne peut plus rien faire. »
« Franchement, le féminisme va trop loin. »
« Les vraies victimes, ce sont les hommes maintenant. »
Si au moins un de ces arguments t’a déjà donné envie de lever les yeux au ciel et de prendre ton sac à dos pour partir vivre dans une cabane en pleine forêt, ce livre est fait pour toi.
L’idée avec ce petit livre n’est pas de balancer un énième pavé théorique sur le féminisme. Ici pas de pavé, pas de jargon académique, pas de longs paragraphes indigestes sur l’histoire du mouvement (même si on va quand même replacer deux-trois trucs dans leur contexte).
Ce livre, c’est mon guide de survie que je partage. Une boîte à outils pour répondre aux clichés, aux arguments bidons et aux phrases assassines qu’on entend encore trop souvent. Avec des faits, du bon sens et, soyons honnêtes, une bonne dose d’agacement.
Je ne prétends pas tout savoir sur le féminisme, loin de là, et ce texte correspond à ma maigre participation à cet édifice social en constante évolution.
Si tu es déjà féministe, tu y trouveras des réponses prêtes à dégainer. Si tu as encore des doutes sur l’utilité du féminisme, tu pourrais être surpris·e. Et si tu es venu ici juste pour râler sur les féministes, détends-toi, respire… et lis au moins le premier chapitre.
Bref, on va déconstruire tout ça ensemble. C’est pas du féminisme radical, pas même du féminisme tout court, c’est juste du bon sens. 
PARTIE 1 : le féminisme n’est pas une guerre
Le féminisme est une lutte contre les hommes ?


Depuis que le féminisme s’est imposé dans le débat public, une critique revient régulièrement : ce mouvement ne chercherait pas l’égalité, mais la domination des femmes sur les hommes. Ce reproche, largement relayé par certains médias et discours conservateurs, repose sur un malentendu fondamental quant aux objectifs du féminisme.
Loin d’être une revanche sur des siècles d’inégalités, cette lutte vise à établir des conditions équitables pour tous, indépendamment du genre. Pourtant, l’idée que le féminisme serait « contre les hommes » persiste.
D’où vient cette perception ? Pourquoi la revendication d’égalité est-elle si souvent perçue comme une menace par une partie de la population masculine ?

Cette première partie se propose d’examiner ces questions en déconstruisant les idées reçues et en démontrant que le féminisme est, en réalité, un projet inclusif et bénéfique à l’ensemble de la société. 
Pourquoi parle-t-on supériorité et non d’égalité ?


L’une des critiques les plus répandues à l’égard du féminisme consiste à affirmer qu’il ne viserait pas l’égalité, mais une prise de pouvoir des femmes sur les hommes. Cette vision, souvent caricaturale, repose sur une incompréhension du mouvement et de ses objectifs.
Le féminisme est un mouvement social et politique qui vise à obtenir l’égalité des droits entre les femmes et les hommes. Il ne s’agit ni d’inverser les rôles de domination, ni de supprimer les droits des hommes, mais bien de garantir que chacun puisse évoluer dans une société où le genre ne constitue plus un facteur de discrimination. Selon la définition du dictionnaire Le Robert, le féminisme est « un ensemble de mouvements et d’idées politiques, philosophiques et sociaux cherchant à promouvoir l’égalité entre les sexes, en particulier en ce qui concerne les droits des femmes. »
Dès lors, accuser le féminisme de chercher la domination féminine revient à le confondre avec la misandrie, qui est la haine des hommes. Cette confusion, largement entretenue par certains médias et discours populistes, détourne l’attention des véritables revendications féministes.

Pourquoi cette peur d’un renversement des rôles ?

L’un des principaux obstacles à l’acceptation du féminisme réside dans la perception erronée selon laquelle plus d’égalité pour les femmes signifierait moins de droits pour les hommes. Cette crainte repose sur une vision du monde profondément ancrée dans une logique de pouvoir hiérarchisé. Pendant des siècles, l’organisation sociale a fonctionné selon un modèle pyramidal où certaines catégories de population (hommes, blancs, riches) occupaient les positions dominantes, tandis que d’autres (femmes, minorités, classes populaires) subissaient des discriminations structurelles.
Ainsi, lorsque le féminisme revendique un rééquilibrage, certains perçoivent cela comme une menace directe à leurs privilèges. Cette réaction a été théorisée par l’économiste Albert Hirschman dans son ouvrage Deux siècles de rhétorique réactionnaire de 1991, où il démontre que chaque mouvement progressiste suscite les mêmes oppositions : la peur d’un effet pervers (« cela va provoquer plus de désordre qu’autre chose »), la futilité (« cela ne changera rien ») et la mise en péril (« cela va détruire la société telle qu’on la connaît »).
Mais l’égalité ne fonctionne pas comme un jeu à somme nulle où l’avancée des uns se ferait au détriment des autres. Dans une société plus égalitaire, les hommes aussi ont à y gagner : moins de pression sociale à être « dominants », plus de liberté à exprimer leurs émotions, une parentalité mieux partagée et des relations amoureuses plus équilibrées.

Le féminisme n’a rien d’un extrémisme.

Comme dans tout mouvement social, il existe des courants plus radicaux. Cependant, il est erroné de réduire l’ensemble du féminisme à ses expressions les plus extrêmes, de la même manière qu’il serait absurde de juger l’ensemble des écologistes sur les actions de militants radicaux.
Les principales revendications féministes – égalité salariale, lutte contre les violences sexistes et sexuelles, partage des tâches domestiques – relèvent du bon sens et bénéficient à la société dans son ensemble. Pourtant, certaines personnes continuent de les percevoir comme excessives, voire dangereuses. Ce phénomène a été observé dans toutes les luttes pour les droits civiques : les suffragettes ont été accusées d’être des hystériques, les militants pour les droits civiques aux États-Unis étaient qualifiés de « dangereux radicaux ». Aujourd’hui, les féministes subissent le même type d’accusations.
Si certaines féministes adoptent un ton plus virulent, c’est souvent en réaction à des siècles d’injustices et à l’inaction des institutions. Mais ces voix ne doivent pas être utilisées pour discréditer l’ensemble du mouvement.

En conclusion

Accuser le féminisme de chercher la domination des hommes est une stratégie de diversion qui empêche de poser la véritable question : pourquoi l’égalité dérange-t-elle encore autant ? Le féminisme ne vise pas à inverser les rôles, mais à supprimer un système inégalitaire qui, en fin de compte, nuit à tout le monde. Ceux qui s’y opposent par peur de « perdre » quelque chose devraient plutôt se demander ce qu’ils ont à y gagner.
Le féminisme est, par définition, un mouvement inclusif. Il ne s’agit pas d’un affrontement entre les sexes, mais d’un projet collectif visant à créer une société où chacun, indépendamment de son genre, peut vivre sans être enfermé dans des rôles rigides et discriminants. 
« Mais moi, j’ai jamais empêché une femme de faire quoi que ce soit ! » ou le sexisme : un problème collectif


« Si je ne suis pas sexiste, alors le sexisme n’existe pas. Logique, non ? » (Non.)

L’une des réactions les plus fréquentes lorsqu’on parle de féminisme est celle du dénégationnisme individuel : « Moi, je n’ai jamais empêché une femme de travailler, de voter ou de gagner sa vie. Je ne vois pas où est le problème. » Cette phrase, prononcée souvent avec sincérité, témoigne d’une confusion fondamentale : celle qui consiste à réduire le sexisme à une somme de comportements individuels.
Or, le féminisme ne consiste pas à accuser chaque homme d’être responsable des inégalités, mais à mettre en lumière un système qui, indépendamment des intentions personnelles, structure notre société et favorise certaines catégories au détriment d’autres. Autrement dit, il est tout à fait possible de se considérer comme une personne respectueuse et de vivre dans un monde qui, lui, ne l’est pas.

Mais pourquoi cette distinction entre sexismes individuel et systémique est-elle si difficile à accepter ?

Le sexisme individuel renvoie aux comportements discriminatoires d’une personne envers une autre sur la base du genre. Ce sont des actes visibles et directs, qui peuvent être dénoncés aisément :
> Un employeur qui refuse d’embaucher une femme sous prétexte qu’elle risque de tomber enceinte.
> Un professeur qui suggère que « les filles sont moins douées en sciences ».
> Un individu qui siffle une femme dans la rue en lui lançant une remarque déplacée.
Ce type de sexisme, bien que problématique, est souvent perçu comme exceptionnel et attribué à des individus précis. C’est ce qui permet à certaines personnes de déclarer : « Je ne suis pas sexiste, donc le sexisme n’existe pas. »
Le sexisme systémique, en revanche, est plus insidieux. Il désigne l’ensemble des structures, normes et pratiques qui perpétuent les inégalités de manière implicite, même sans intention malveillante.

Prenons quelques exemples concrets :
> À poste équivalent, les femmes gagnent en moyenne 15 % de moins que les hommes selon une étude de l’INSEE de 2023.
> Les produits destinés aux femmes (rasoirs, cosmétiques, vêtements) sont souvent plus chers que ceux pour hommes, un phénomène connu sous le nom de taxe rose ou Pink Tax par la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes, dans un rapport de 2015.
> En entreprise, une femme sans enfant est perçue comme « disponible », mais une mère est souvent considérée comme « moins impliquée » dans son travail d’après la Harvard Business Review, en 2018.
> Dans l’espace public, les femmes déclarent adapter leur tenue, leurs horaires et leurs itinéraires pour éviter d’être importunées ou agressées d’après le Haut Conseil à l’Égalité, en 2019. (Femmes dont je fais partie…)
Ce sexisme structurel ne repose pas uniquement sur des actions individuelles, mais sur un ensemble de mécanismes intégrés dans nos institutions et notre culture. Il ne dépend pas de la bonne volonté des individus : il précède les choix de chacun et influence leurs décisions, parfois sans qu’ils en aient conscience.

L’égalité légale n’est pas l’égalité réelle

Un autre argument souvent avancé est celui de l’égalité juridique : « Les femmes ont les mêmes droits que les hommes, elles peuvent voter, travailler, divorcer, avorter… de quoi se plaignent-elles encore ? »
Cet argument confond égalité formelle et égalité réelle. Il est vrai qu’en France, l’égalité des droits est inscrite dans la loi. Mais cette égalité juridique ne signifie pas que, dans les faits, les femmes jouissent des mêmes opportunités et des mêmes libertés que les hommes. Prenons plusieurs cas pratiques pour mettre les choses en perspectives, d’accord ?

Cas pratique 1 : L’inégalité salariale
L’un des exemples les plus flagrants de cette inégalité est l’écart de rémunération. Certains affirment que si les femmes gagnent moins, c’est parce qu’elles « négocient mal » ou « choisissent des métiers moins bien payés ». Or, cette explication occulte plusieurs réalités :
• Même à compétences égales et à poste identique, les femmes perçoivent en moyenne 15 % de moins que leurs collègues masculins.
• Les femmes qui demandent des augmentations sont plus souvent perçues comme « agressives ».
• Les promotions en entreprise bénéficient majoritairement aux hommes : une étude LinkedIn de 2021 révèle que les femmes ont 14 % de chances en moins que les hommes d’obtenir une promotion dans les mêmes conditions.
Ces écarts ne sont pas dus à des choix individuels, mais bien à des biais structurels qui favorisent les hommes dans la progression de leur carrière.

Cas pratique 2 : Le partage des tâches domestiques
L’inégalité ne s’arrête pas au monde professionnel. Elle se prolonge dans la sphère privée, notamment dans la répartition du travail domestique et parental.
Il est souvent avancé que les femmes « choisissent » de s’occuper des enfants et du ménage. Pourtant, ce choix s’inscrit dans une construction sociale qui conditionne les attentes dès l’enfance. D’après une étude de 2022 menée par l’INSEE, les femmes effectuent encore 70 % des tâches domestiques et passent en moyenne 1 h 30 de plus par jour à s’occuper de la maison et des enfants que leur conjoint.
D’après OCDE, en 2020, après la naissance d’un enfant, la carrière des femmes ralentit de 30 %, tandis que celle des pères reste inchangée. Un père en entreprise est perçu comme « stable et fiable », tandis qu’une mère est souvent considérée comme « moins impliquée ».
Le problème ne vient donc pas d’un choix individuel, mais d’un conditionnement et d’un manque de structures adaptées (comme le congé paternité encore trop court, ou le manque de flexibilité des entreprises pour les parents).


Que faire à son échelle ?

Face à ces réalités, l’une des questions clés est : comment agir ?
Beaucoup d’hommes qui affirment « ne jamais avoir empêché une femme de faire quoi que ce soit » ne font pas forcément preuve de mauvaise foi, mais soulignent une méconnaissance du problème.
Voici quelques pistes pour faire évoluer les mentalités – d’après moi qui ne suis pas une experte et juste une femme concernée qui s’est posé pour réfléchir au problème :
> Écouter et croire les femmes lorsqu’elles témoignent d’inégalités. Ce n’est pas parce qu’on ne les vit pas soi-même qu’elles n’existent pas.
> Ne pas se braquer lorsque l’on parle de sexisme. Ce n’est pas une attaque personnelle, mais une invitation à réfléchir à des réalités sociales qui nous dépassent.
> Utiliser son privilège pour faire avancer les choses : par exemple, en réunion, si une collègue se fait interrompre, lui redonner la parole.
> Remettre en question ses propres biais : nous avons tous grandi avec certaines idées reçues. L’important n’est pas d’être parfait, mais d’évoluer.

Le féminisme ne cherche pas à désigner des coupables individuels, mais à changer un système injuste. Chacun peut contribuer à cette transformation, à son échelle, en adoptant une posture d’écoute et de remise en question.


Conclusion : Comprendre pour mieux agir

L’égalité entre les femmes et les hommes ne se réduit pas à un débat d’opinions ou à des comportements individuels. C’est une question structurelle qui touche tous les aspects de la vie sociale, économique et politique.
Ce n’est pas parce qu’un individu se considère comme non sexiste que le sexisme disparaît. Ce n’est pas parce que les lois garantissent une égalité de droits que cette égalité est une réalité.
Prendre conscience du sexisme systémique, c’est le premier pas vers une société plus juste. Et si certains continuent de croire que l’égalité est déjà acquise, c’est qu’il reste encore beaucoup à faire. 
« Si c’était vraiment injuste, les femmes se rebelleraient » ou le combat des femmes a toujours existé


« Si c’était si grave, pourquoi elles n’ont pas protesté avant ? » Réponse courte : elles l’ont fait. On ne leur a juste pas laissé le micro.

L’un des arguments récurrents contre le féminisme est le suivant : « Si la situation des femmes était vraiment si injuste, pourquoi ne se sont-elles pas révoltées plus tôt ? »
Cette affirmation repose sur deux fausses idées :
> Que les femmes auraient accepté passivement leur condition pendant des siècles.
> Que l’absence d’une révolte massive signifierait que les inégalités ne sont pas si graves.
Or, l’histoire montre exactement le contraire : les femmes ont toujours lutté pour leurs droits, mais leur combat a été invisibilisé, réprimé ou minimisé.
L’objectif de ce chapitre est de rappeler que les revendications féministes ne sont ni nouvelles ni secondaires, et que si elles n’ont pas toujours été entendues, c’est parce que le pouvoir en place a systématiquement cherché à les réduire au silence. Place au court instant : Il était une fois !


Une histoire de luttes féminines passées sous silence

Contrairement à ce que certains prétendent, le féminisme ne date pas d’hier. Loin d’être une simple « mode » contemporaine, la lutte pour les droits des femmes existe depuis des siècles.
Prenons quelques repères historiques pour situer tout ça :
> XVIIIe - XIXe siècle : Les pionnières du féminisme
1791 → Olympe de Gouges publie la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Elle y revendique l’égalité entre les sexes. Verdict ? Guillotinée en 1793 pour avoir osé défier l’ordre établi.
1848 → Premières revendications féministes aux États-Unis et en Europe (droit de vote, droit à l’éducation).
1893 → La Nouvelle-Zélande devient le premier pays à accorder le droit de vote aux femmes.
> XXe siècle : Les grandes victoires féministes
1918 → Droit de vote accordé aux femmes au Royaume-Uni (mais pas pour toutes).
1944 → Droit de vote pour les femmes en France, longtemps retardé malgré des décennies de mobilisation.
1967 → Autorisation de la contraception en France.
1975 → Droit à l’avortement en France, une loi portée par Simone Veil après des années de lutte.
> XXIe siècle : Des avancées, mais des combats toujours d’actualité
2017 → L’affaire Harvey Weinstein déclenche le mouvement #MeToo, révélant l’ampleur des violences sexistes et sexuelles à travers le monde.
2022 → Les féminicides sont officiellement reconnus comme un problème sociétal en France, après des décennies de banalisation des violences conjugales.

Ce bref rappel historique montre bien que les femmes ne sont jamais restées passives face aux inégalités. Si certaines luttes ont mis du temps à aboutir, c’est parce qu’elles se sont heurtées à une forte résistance de la part des pouvoirs politiques et sociaux.

Pourquoi le changement est-il si long ?

Certaines personnes rétorquent : « Si les femmes se battent depuis si longtemps, pourquoi reste-t-il encore des inégalités ? »
La réponse est simple : le sexisme ne se limite pas à quelques lois injustes, c’est un système profondément ancré dans les mentalités et dans les structures sociales.
Depuis l’enfance, nous sommes exposés à des idées qui façonnent notre vision du monde. Certaines de ces idées semblent « naturelles », mais elles sont en réalité le fruit d’une construction sociale qui perpétue les inégalités.
Quelques exemples :
« Les hommes travaillent, les femmes s’occupent des enfants. »
« C’est normal qu’une femme gagne moins, elle a d’autres priorités. »
« Une fille doit être douce et discrète, un garçon doit être fort et ambitieux. »
Dès le plus jeune âge, ces messages sont véhiculés par l’éducation, les médias et les interactions sociales. Ils conditionnent nos attentes et nos comportements, rendant plus difficile la remise en question des inégalités.
Prenons le cas concret de la répartition des jouets pour enfants.
Dans les années 1950, les catalogues montraient les garçons jouant avec des trains, des mécanos et des microscopes, tandis que les filles s’occupaient de poupées et de mini-aspirateurs.
En 2025, la situation a à peine évolué : les jouets « intellectuels » et « actifs » restent majoritairement destinés aux garçons, tandis que les jouets « doux » et « domestiques » sont destinés aux filles.
Ce conditionnement dès l’enfance a des répercussions directes sur les choix de carrière et la confiance en soi. Les petites filles grandissent en sous-estimant leurs capacités dans certains domaines (mathématiques, leadership, sciences), tandis que les petits garçons apprennent à réprimer leurs émotions, ce qui renforce à l’âge adulte des inégalités de traitement et de perception entre les sexes.

Pourquoi toutes les femmes ne sont-elles pas féministes ?

Certains affirment : « Si les inégalités étaient vraiment insupportables, toutes les femmes seraient féministes. »
Mais cette vision occulte un phénomène central : l’acceptation des normes dominantes.
Les raisons pour lesquelles certaines femmes rejettent le féminisme :
> L’habitude et la résignation : Quand on grandit dans un système inégalitaire, on finit par croire qu’il est normal. Beaucoup de femmes ont intégré l’idée que certaines inégalités sont « logiques » ou « inévitables ».
> La peur des représailles : Certaines femmes, en particulier dans les environnements conservateurs, savent que revendiquer ses droits peut entraîner des sanctions : rejet familial, pressions sociales, moqueries ou violences.
> La fausse impression que le féminisme est extrême : Certains médias caricaturent le féminisme, le présentant comme un mouvement agressif ou anti-hommes. Cela dissuade certaines femmes de s’y associer, alors même qu’elles bénéficieraient des avancées qu’il propose.
Ce n’est pas parce qu’une femme dit « je ne suis pas féministe » qu’elle ne subit pas le sexisme. Cela signifie simplement qu’elle a été conditionnée à penser que certaines injustices sont acceptables.
Le rôle du féminisme est aussi de déconstruire ces croyances et de montrer qu’une autre réalité est possible.

Conclusion : un combat qui avance, mais qui n’est pas fini

Les femmes se sont toujours battues pour leurs droits. Si leurs luttes n’ont pas toujours été visibles, c’est parce qu’elles ont été étouffées, minimisées ou réprimées.
Les inégalités ne persistent pas par manque d’effort, mais parce que les normes sexistes sont profondément enracinées dans notre culture et notre éducation.
La bonne nouvelle ? Les choses changent.
Il y a 100 ans, les femmes n’avaient même pas le droit de vote.
Il y a 50 ans, elles devaient demander l’autorisation de leur mari pour travailler.
Il y a 20 ans, le mot « féminisme » était encore tabou dans de nombreux cercles.
Aujourd’hui, le débat est partout.
Chaque génération de femmes a fait avancer les droits des suivantes. Ce combat n’est pas terminé, mais il progresse grâce à celles et ceux qui refusent de se taire.
L’histoire nous a prouvé une chose : aucun droit n’a jamais été accordé aux femmes sans qu’elles aient dû le revendiquer. Alors, pourquoi s’arrêter maintenant ? 
PARTIE 2 : une égalité encore inachevée
« Mais les femmes ont déjà l’égalité, non ? »


L’idée selon laquelle les femmes auraient atteint l’égalité est l’un des arguments les plus récurrents contre le féminisme. Puisqu’elles peuvent voter, travailler, divorcer et avorter, il n’y aurait plus de raison de se plaindre. Cette vision repose sur une confusion entre égalité légale et égalité réelle.
Si, sur le papier, les lois garantissent désormais les mêmes droits aux femmes et aux hommes, la réalité est bien différente. Les inégalités de salaires, les discriminations à l’embauche, la répartition inégale des tâches domestiques et les violences sexistes montrent que l’égalité de droit ne signifie pas nécessairement égalité dans les faits.
Ce décalage entre la théorie et la pratique s’explique par des facteurs structurels profondément ancrés dans nos sociétés. Il ne s’agit pas seulement de discriminations conscientes, mais d’un ensemble de normes sociales, de stéréotypes et de biais inconscients qui continuent de désavantager les femmes au quotidien.
Dans cette partie, nous allons examiner plusieurs aspects de ces inégalités persistantes, en commençant par l’un des sujets les plus débattus : l’écart salarial. 
« Écart salarial ? Mais elles choisissent des métiers moins bien payés ! »


Voilà l’un des arguments les plus courants pour expliquer pourquoi les femmes gagnent en moyenne 15 % de moins que les hommes en France.
L’idée sous-jacente est que les femmes opteraient volontairement pour des secteurs moins bien payés, et qu’il ne s’agirait donc pas d’une véritable discrimination, mais d’un simple « choix de carrière ».
Mais ce raisonnement occulte plusieurs réalités :
> Les femmes ne choisissent pas leurs métiers dans un vide social, mais dans un contexte où leur éducation et leur environnement influencent fortement leurs décisions professionnelles.
> Les métiers féminisés sont historiquement sous-payés, car ils sont perçus comme des prolongements des tâches domestiques.
> Même à poste égal et à compétence équivalente, les femmes continuent de gagner moins que leurs collègues masculins.
Décryptons ce mythe bien pratique.

« Elles choisissent ces métiers »… vraiment ?

L’idée que les femmes choisissent librement leur orientation professionnelle néglige le rôle de la socialisation dès l’enfance.
Dès le plus jeune âge, les filles et les garçons ne sont pas encouragés de la même manière dans leurs choix d’activités et d’intérêts :
Jouets et activités :
Les garçons reçoivent des Lego, des voitures, des jeux de construction. Les filles sont encouragées à jouer avec des poupées, des mini-cuisines, des mallettes de docteur rose. (Là je parle de manière générale – personnellement je jouais avec des ActionMan et des PollyPocket donc la parité est bonne.)
École et orientation :
Les garçons sont plus souvent encouragés vers les sciences, l’ingénierie et l’informatique. Les filles sont dirigées vers les métiers du soin, de l’enseignement et de l’assistanat.
Résultat ? À force de représentations genrées, de conseils bienveillants (« Tu es douce, tu serais une super infirmière ! » lol) et de biais inconscients, les femmes finissent par se diriger vers des secteurs moins valorisés sur le marché du travail.
Prenons un cursus que je n’ai absolument pas suivi comme cas d’étude : la médecine.
Aujourd’hui, les femmes sont majoritaires en études de médecine. Pourtant, elles sont moins nombreuses à devenir chirurgiennes ou cheffes de service. Pourquoi ? Parce que certaines spécialités sont perçues comme « masculines », plus compétitives, plus exigeantes en temps de travail.
Le poids de l’éducation et des attentes sociales influence donc les choix professionnels dès le départ.


Pourquoi les métiers « féminins » sont-ils sous-payés ?

Autre réalité : les secteurs où les femmes sont majoritaires sont systématiquement moins rémunérés que ceux dominés par les hommes. Pourquoi ? Parce que ces professions-là sont historiquement perçues comme des prolongements naturels des rôles domestiques.
Prenons un exemple historique : Les institutrices au XIXe siècle (on dirait un sujet de dissertation d’histoire en prépa..)
À cette époque, enseigner aux enfants était considéré comme une « mission maternelle », une extension du rôle des femmes à la maison. Résultat : on payait les institutrices moins que les instituteurs, car on supposait que les femmes « le faisaient par vocation », et non pour gagner leur vie. (Comme moi quand j’édite des livres – c’est une vraie vocation, non pas la peine de me payer j’insiste !)
Aujourd’hui, ce mécanisme est toujours en place.
Les métiers du soin, du social, de l’éducation et même de la culture (Hello le monde du livre !) sont moins bien rémunérés que les professions techniques et industrielles, alors même qu’ils demandent des qualifications élevées et qu’ils sont essentiels à la société.
En parlant de ça, rien de mieux qu’un cas d’étude dans un secteur qui est devenu masculin : l’informatique ! Et oui, alors que vous pensiez, comme moi, que les ordinateurs étaient l’apanage du geek et du techos, soit le jeune homme à lunette par excellence, et bien non ! L’informatique était majoritairement féminin dans les années 1960-1970. Lorsque les hommes ont investi ce secteur, les salaires ont explosé. À l’inverse, plus un métier se féminise, plus les salaires stagnent ou baissent.
Ce n’est donc pas que les femmes « choisissent » des métiers moins bien payés, mais que les métiers où elles sont majoritaires sont historiquement dévalorisés.
« OK, mais à poste égal, elles gagnent pareil, non ? »

Non et ça on commence à le savoir. Même à poste équivalent, les femmes gagnent MOINS. Mais prenons des chiffres pour que les choses soient encore plus claires :
> L’INSEE estime que l’écart salarial global entre hommes et femmes en France est de 15 % (Je sais je l’ai déjà écrit avant, mais c’est un pourcentage qui me turlupine alors je le remets plus souvent que les autres.)
> À temps plein et à poste équivalent, cet écart persiste à environ 9 %.
> Après trois ans dans une entreprise, un homme a trois fois plus de chances d’être promu qu’une femme.
Bien (enfin non, mais passons) pourquoi cette différence ?
Les promotions sont plus difficiles à obtenir pour les femmes. En effet, il y a une différence de perception entre une femme qui demande une augmentation et un homme. Il y a aussi cette histoire du plafond de verre qui bloque la progression de carrière. « Le plafond de quoi ? » me direz-vous. Le plafond de verre c’est une expression utilisée pour désigner les barrières invisibles (comme le verre) qui empêchent les femmes, notamment, d’accéder aux postes les plus hauts dans une hiérarchie, même quand elle a toutes les compétences pour y prétendre. Ainsi, vous l’avez peut-être remarqué, mais :
> Il y a moins de femmes aux postes de direction et dans les conseils d’administration.
> Les femmes sont sous-représentées dans les fonctions de décision.
> Et la maternité est encore une pénalité invisible
Après un congé maternité, il faut en moyenne 3 à 5 ans pour qu’une femme retrouve son niveau de salaire d’avant, c’est dire que ça fait réfléchir à deux fois avant de se lancer…
Donc même en jouant « selon les règles », les femmes sont systématiquement désavantagées.

Alors, comment réduire ces inégalités ?

Heureusement, des solutions existent (là encore, je n’ai pas réinventé la roue à fromage – ces idées proviennent de mes lectures !) :
> Valoriser les métiers féminisés en augmentant les salaires dans les secteurs du soin, de l’éducation et du social.
> Encourager les filles à explorer tous les domaines dès l’enfance.
> Sensibiliser les employeurs aux biais inconscients dans le recrutement et les promotions.
> Instaurer une transparence salariale dans les entreprises.
> Mettre en place un congé parental égalitaire pour limiter l’impact de la maternité sur les carrières féminines (et je vous parle plus en détail de la maternité dans le chapitre suivant !)

Conclusion : L’écart salarial est un problème structurel, pas un choix individuel

Le mythe du « c’est leur choix » est faux. Les femmes sont orientées dès l’enfance vers certains métiers. Les secteurs féminisés sont sous-payés parce qu’ils sont considérés comme des « vocations » et même à poste égal, elles continuent de gagner moins.
L’écart salarial n’est pas une fatalité. C’est un problème systémique. Et ce n’est pas en accusant les femmes de « mal choisir » qu’on va le résoudre. 
La maternité ne devrait pas pénaliser les femmes, pourtant elle le fait


« Si une femme s’arrête de bosser pour faire des bébés, c’est normal qu’elle soit moins promue. »

L’un des arguments les plus fréquemment avancés pour justifier l’écart salarial entre les hommes et les femmes est celui de la maternité : « Les femmes prennent plus de congés maternité, il est donc normal qu’elles gagnent moins et soient moins promues. » Ce raisonnement postule que la maternité est un choix personnel et que les conséquences professionnelles qui en découlent relèvent d’une responsabilité individuelle.
Mais cette vision occulte une réalité plus complexe : avoir des enfants n’est pas seulement un choix privé – qui se fait les trois quarts du temps à deux, si je ne m’abuse –, c’est aussi une nécessité sociale. Sans natalité, pas de renouvellement de la population, pas de force de travail future. Pourtant, dans de nombreux pays, la maternité est encore perçue comme un frein à la carrière des femmes, alors qu’elle pourrait être mieux répartie entre les parents et mieux prise en charge par les entreprises et les pouvoirs publics.
Pourquoi la maternité pénalise-t-elle les femmes et pas les hommes ? Pourquoi la parentalité est-elle encore une charge majoritairement féminine ? Ce chapitre déconstruit l’idée selon laquelle les femmes seraient responsables des inégalités professionnelles liées à la maternité et propose des solutions pour mieux équilibrer les responsabilités parentales.

Un impact professionnel asymétrique entre hommes et femmes

Avoir un enfant modifie profondément la trajectoire professionnelle d’une femme, mais beaucoup moins celle d’un homme. Contrairement à l’idée reçue selon laquelle les femmes subiraient une baisse de salaire uniquement parce qu’elles prennent un congé maternité, les chiffres montrent que leur carrière est durablement affectée.
Regardons quelques chiffres clés :
> D’après une étude de l’INSEE, menée en 2022, après un premier enfant, une femme gagne en moyenne 25 % de moins qu’un homme.
> Dix ans après la naissance d’un enfant, son salaire est toujours inférieur à celui qu’elle avait avant sa grossesse.
> À l’inverse, les hommes voient souvent leur salaire augmenter après un enfant, un phénomène appelé « bonus paternel ».
Ce dernier point est particulièrement révélateur : alors que les mères sont souvent perçues comme moins impliquées dans leur travail, les pères sont, eux, considérés comme plus responsables et stables, ce qui peut favoriser leur progression de carrière.
Les employeurs anticipent également ces différences de perception et prennent des décisions en conséquence :
> Une femme en âge d’avoir des enfants peut être considérée comme un « risque » pour une entreprise, car elle pourrait s’absenter pendant plusieurs mois.
> Un homme du même âge ne subit pas cette présomption et peut donc plus facilement être embauché ou promu.
Cet état de fait repose sur l’idée archaïque selon laquelle les mères sont responsables des enfants, tandis que les pères sont responsables de la sécurité financière du foyer.

Le congé maternité comme facteur d’inégalité structurelle

L’un des arguments souvent avancés pour justifier l’écart de progression de carrière entre les hommes et les femmes est que les femmes s’absentent plus longtemps du travail après la naissance d’un enfant.
En France, le congé maternité dure environ 16 semaines (dont une partie est prise avant l’accouchement). Depuis 2021, le congé paternité a été rallongé à 28 jours, mais seulement 70 % des pères le prennent en entier et il est souvent fractionné. Dans certains secteurs, les hommes sont découragés de prendre leur congé paternité, car cela pourrait nuire à leur image professionnelle.
Le problème est donc clair : tant que le congé parental sera asymétrique, les employeurs continueront à favoriser les hommes sur le marché du travail.
Si une entreprise sait qu’une femme risque de s’absenter plusieurs mois pour une grossesse alors qu’un homme ne prendra que quelques jours ou semaines, qui sera favorisé à l’embauche ou à la promotion ? La question est purement rhétorique, bien entendu.
Dans d’autres pays, cette dynamique a été atténuée en instaurant des congés parentaux obligatoires et équitablement répartis entre les deux parents.

Un choix ou une contrainte ? Le mythe du ralentissement volontaire des carrières féminines

Un autre argument souvent avancé est qu’après la naissance d’un enfant, les femmes choisiraient volontairement de réduire leur temps de travail. Volontairement ?
Si l’on s’en tient aux chiffres (j’aime bien, car eux ne mentent pas) :
> 80 % des temps partiels sont occupés par des femmes.
> Une femme sur trois réduit ou arrête temporairement son activité après un enfant.
> Seulement un homme sur neuf fait de même.
La question qui se pose alors est la suivante : est-ce un véritable choix ou une conséquence des attentes sociales et des contraintes économiques ?
En réalité, on peut identifier plusieurs facteurs qui poussent les femmes à privilégier leur rôle parental au détriment de leur carrière. On peut d’abord parler d’un arbitrage économique biaisé. En effet, dans un couple, si l’un des deux doit réduire son temps de travail pour s’occuper des enfants, il est logique que ce soit celui qui gagne le moins. Or, les femmes gagnent déjà en moyenne moins que les hommes. Le choix est donc vite vu…
On peut aussi parler d’une organisation sociale encore pensée pour des mères au foyer. Les horaires des crèches et des écoles ne sont souvent pas compatibles avec un emploi à plein temps, et ce sont majoritairement les mères qui adaptent leur emploi du temps en conséquence. Je me suis toujours demandé comment faisaient les familles pour aller chercher leurs enfants à l’école lorsqu’ils sortent à 16 h 30 et que « le travail » finit aux alentours de 17 h et des brouettes. À part prendre une nounou, je ne voyais pas de solution, mais apparemment elle se fait au détriment des femmes.
Enfin, on peut aussi mentionner, une pression sociale forte. Alalala, le fameux « ne mets pas ta carrière avant ta vie de famille » ou encore « quand vas-tu avoir des enfants. Arrête un peu de travailler. Tu travailles trop. » Malheureusement, les femmes sont encore jugées plus sévèrement si elles privilégient leur carrière au détriment de leur rôle de mère, alors qu’un homme qui s’investit davantage dans sa vie professionnelle est souvent valorisé.
Ainsi, les femmes ne ralentissent pas leur carrière par confort ou par choix personnel, mais parce que tout dans la société les incite à le faire.

L’exemple des pays où la parentalité est mieux répartie

D’autres pays ont réussi à limiter l’impact de la maternité sur les carrières féminines en réformant leurs politiques familiales.
Les pays nordiques (Suède, Norvège, Islande) ont mis en place des congés parentaux obligatoires et équitablement répartis entre les deux parents. Résultat : les femmes sont moins pénalisées professionnellement et l’écart salarial y est bien moins marqué.
Les États-Unis, à l’inverse, n’ont aucun congé maternité obligatoire au niveau fédéral. Les femmes doivent souvent retourner travailler deux semaines après l’accouchement. Résultat : des inégalités massives, un marché du travail ultra-compétitif, mais aussi une énorme pression sociale sur les mères.
La leçon à retenir est simple : plus le congé parental est partagé, moins il y a d’inégalités.

Comment réduire ces inégalités ?

Si la maternité continue de pénaliser les femmes sur le marché du travail, c’est parce que la parentalité n’est pas encore considérée comme une responsabilité partagée entre les hommes et les femmes.
Voici quelques pistes d’amélioration qui m’ont traversé l’esprit et (je vous rassure) pas que le mien :
> Allonger et rendre obligatoire le congé paternité, afin qu’il ne soit plus considéré comme « optionnel ».
> Encourager la flexibilité au travail pour tous les parents, et non uniquement pour les mères.
> Rendre transparente l’évolution des salaires et des promotions après un congé parental, pour éviter le plafonnement des carrières féminines.
> Changer les mentalités en valorisant l’implication des pères dans l’éducation des enfants, afin qu’ils ne soient plus perçus comme de simples « aidants », mais comme des co-parents à part entière.

Conclusion : avoir un enfant ne devrait pas être un frein professionnel

Les femmes ne gagnent pas moins parce qu’elles ont des enfants, mais parce que la société continue d’attendre d’elles qu’elles en assument la charge.
Si la parentalité était véritablement partagée, l’impact de la maternité sur les carrières féminines serait bien moindre. L’égalité ne passera donc pas seulement par une meilleure reconnaissance des droits des mères, mais aussi par un changement structurel qui implique davantage les pères dans les responsabilités parentales.

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