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Retours Atelier #1

Dernière mise à jour : 28 janv. 2020

Tout d'abord, un grand merci à tous ceux qui ont eu le courage de soumettre leur texte pour ce tout premier atelier !

Allez, sans plus attendre, voici les textes avec nos retours :)


#1 - Aurélie Laporte - Miss Choco


Il était une fois, dans un monde, si lointain, une petite fille qui ne voulait absolument pas boire le contenu de son mug. Un contenu tout aussi étrange et en aucun cas appétissant. Pita ne voulait pas faire comme ses camarades qui se prêtaient au rituel quotidien avec vigueur et enthousiasme. Elle traînait les pieds, laissant sur son passage des sillons de poussières. Dos vouté et tête baissée, elle rêvassait, repoussant ce moment inéluctable. Son compagnon, [soi-disant] imaginaire (selon ses petits copains d’infortune), lui murmurait des mots encourageants. Des mots qu’elle adorait écouter et qui embaumaient son cœur d’un chant mélodieux et apaisant. Pita ne pouvait rêver mieux, son compagnon à quatre pattes, un zèbre, pas le moindre sauvage [formulation étrange - pas le moins sauvage semble mieux], aux rayures jaunes et vertes et une crête rose fluo ornant sa tête, la faisait rire aux éclats. Un rire lumineux et tonitruant où la moindre parcelle de peur éclatait sous cet effet puissant. Cela ne lui valait que des regards obscurs et ternes et des chuchotements pernicieux. Mais peu importe, elle voulait y croire. Elle voulait croire que son zèbre, son seul et unique ami, pouvait là menée [la mener], là-haut. Ici-bas, tout était sombre. La demeure suintait le désespoir, le paysage la désolation et les enfants l’abattement. L’espérance d’être choisi les poussait à la docilité et à accepter l’inconcevable [ici pas de faute, mais pour garder une logique de construction de la phrase, il aurait été plus chantant de mettre « à la docilité et l’acceptation de l’inconcevable » - donc le nom au lieu du verbe]. Pita avait un secret. Elle le tenait de son ami. Un secret qu’elle gardait précieusement attendant le moment exceptionnel où il se réalisera. Un secret qui la sauvera : « tu devras refuser de boire 101 fois l’horrible mixture de ton mug et tu pourras rejoindre le monde zebr-arcenciel ». Aujourd’hui sera le grand jour. Celui où elle prononcera ses adieux à cette vie nauséabonde. Celui où elle pourra enfin accueillir dans la joie une nouvelle vie. Elle était enfin prête à dire une dernière fois « non », le sourire illuminant son visage. Sous l’ébahissement général, son fidèle zèbre l’emporta sous une pluie de paillettes.


Retours :

Contrat rempli ! <2000 caractères espaces compris et tous les mots sont là !

C’est un texte très mignon - bon, on espère juste que c’est pas une métaphore de la mort et que la petite se rend bien dans le monde des zebr-arcenciel… Autrement, le texte est bien construit, il est logique et la ligne narrative est suivie. Il y a quelques fautes de français (une orthographe, une conjugaison et les autres sont de mauvais emplois de mots (à mon sens)), mais cela ne gêne en rien la lecture. Il y a aussi des erreurs de temps, entre le passé et le futur, mais je ne sais pas si c’est parce que tu t’es mélangée entre les pensées du personnage et le récit, ou si c’est une erreur d’inattention de ta part ?

Pour une question de meilleure compréhension, j’aurais aussi mis des paragraphes afin de bien permettre au lecteur de distinguer les différentes parties de l’histoire.

- Refus du mug

- Ami imaginaire

- Espoir

- Réalisation

Enfin, ce qui est assez particulier, mais peut-être était-ce voulu, c’est le niveau de langage. En effet, celui-ci diffère complètement à la fois du personnage, mais aussi de la situation. On a un niveau de langage assez soutenu pour raconter les pensées d’une petite fille, mais aussi ses rêves. Si c’était fait exprès je veux bien savoir pourquoi 😊 et sinon, il faut faire attention de ne pas trop distancer le fond de la forme, sous peine de perdre son lecteur ^^


 

#2 - Grégory Desseaux


Il était une fois, il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine…

STAR NAZE

Episode 0

L’ENVOL DU MONARQUE

Un bien sombre dessein se dessine à l’horizon. La galaxie tout entière est en danger. Tandis que la chancellerie chancelle, la démocratie ne parvient plus à maintenir la paix et la stabilité du système galactique de la ceinture Galack.

L’empereur du Mal, Dark Shade Crepuscular, est à la tête d’une puissante armée composée à 55% de clones, à 44% de drones, et à 1% de clowns (soit quand même un total de 11 256 clowns, donc autant dire que ça ne rigole pas, ndlr). Pire, le tyran est sur le point de conquérir tout l’Univers grâce à une nouvelle arme révolutionnaire : la Piercer Icer Turbo Adjustable.

Face à l’imminence du terrible péril, la République Galack mandate en secret une de ses plus redoutables espionnes, Belladonna, pour escamoter les plans de la Piercer Icer Turbo Adjustable (appelée aussi PITA pour un gain de temps) et pour éliminer à tout jamais Dark Shade Crepuscular (appelé aussi DSC pour les mêmes raisons que précédemment).

Mais Belladonna…


« Chérie ! C’est moi ! » lança une voix grave et dynamique.

L’intéressée était avachie sur le canapé d’angle tandis que ses pieds nus reposaient sur la vitre de la petite table basse. Chloé se redressa légèrement en passant la tête par-dessus son épaule. Elle eut un léger froncement de sourcils.

« Salut mon cœur. T’es déjà là ?

- Ouais, répondit Adam en desserrant sa cravate, la réunion de cet après-midi a été annulée… » Il jeta sa sacoche en cuir sur le comptoir de la cuisine avant de sauter par-dessus le canapé pour atterrir en douceur aux côtés de sa femme. A vingt-huit ans, le jeune homme venait d’être promu responsable commercial d’une société immobilière, et il ne comptait plus les heures supplémentaires effectuées ces dernières semaines. « Et comme tu bosses pas aujourd’hui, et que j’avais rien d’autre à faire, je m’suis dit que ce serait pas mal de passer le reste de la journée avec ma p’tite puce.

- Oh, c’est trop mignon », ironisa Chloé.

Les deux tourtereaux s’embrassèrent furtivement sur la bouche.

« Tu regardais quoi là ?

- Bof, pas grand-chose en fait. » Et telle une cowgirl dans un duel au soleil, elle dégaina la télécommande pour viser l’écran où l’espionne venait de faire son apparition. Chloé appuya sur la détente et Belladonna disparut comme si elle avait été désintégrée par un rayon laser. « Une espèce de parodie bidon. Ça va pas te plaire de toute façon, déjà que t’aimes pas l’original. »

Il y eut alors un nouveau baiser, bien plus fougueux. Adam essayait de reprendre la parole, mais les mots avaient de plus en plus de mal à franchir le périmètre de ses lèvres.

« J’espère… que tu m’aimes… comme tu aimes… tes films.

- Tais-toi, Adam. »

Leur étreinte devint plus passionnée et la cowgirl bascula sur le côté pour chevaucher son partenaire et l’entraîner dans un véritable rodéo.

Adam caressait la longue chevelure blonde et bouclée de Chloé. Les deux amoureux étaient allongés en angle droit sur le canapé, la tête de la jeune femme reposant sur le ventre de son partenaire. Elle tourna son visage vers Adam et lui envoya un de ses sourires craquants dont elle avait le secret.

« Dis ! Je voudrais qu’on fasse quelque chose toi et moi.

- Quoi ! s’offusqua-t-il en figeant chacun de ses gestes. Non mais tu veux rigoler j’espère ! Et qu’est-ce que tu crois qu’on vient de faire juste avant ? Y’a des moments où je te trouve extrêmement vexante. »

Chloé lui envoya un petit coup de coude dans les côtes.

« Mais, euh, c’est pas c’que j’ai voulu dire ! »

Adam pouffa.

« Non, sérieux, continua la jeune femme, tu voudrais pas faire quelque chose de dingue ?

- De dingue ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ?

- Ben, tu sais… vivre un truc dément… une sorte d’aventure tous les deux.

- Si tu parles de vivre un dépaysement, je pense que notre voyage de noce en Afrique l’an dernier était une belle aventure tu n’crois pas ?

- Oui, c’était génial, les lions, les zèbres, mais je veux parler de quelque chose d’original et d’intense. »

Adam fit la moue.

« Toi, t’as quelque chose dans la tête et t’oses pas me le dire, c’est ça ? »

Chloé amorça un sourire avant de se redresser pour attraper l’ordinateur portable posé sur la table basse. Puis, elle bascula en arrière pour caler de nouveau l’arrière de son crâne sur le ventre de son compagnon. Elle ouvrit le clapet du PC. Lorsque le fond d’écran apparut, Chloé tapa le mot de passe McFly1993. La jeune femme se connecta sur Internet sous le regard suspicieux d’Adam qui préférait demeurer dans le mutisme.

« J’ai une collègue qui m’a parlée d’un site, expliqua Chloé. Un nouveau site de divertissement, organisateur de jeux de rôles sur des thèmes très précis. »

Adam fronça le nez. Il commençait à avoir une petite idée de l’endroit où sa femme voulait l’entraîner et autant dire qu’il n’aimait pas ça.

« Je connais ce genre de jeux à la mode, Chloé, je suis pas complétement à la ramasse non plus ! Mais si tu veux quelque chose d'original ou de dément, comme tu dis, les Escape machin, c’est pas…

- Je te parle pas de faire un Escape machin, Adam. »

Chloé pianotait sur le clavier. Après quelques instants, elle pivota l’écran vers Adam et il put lire le nom du site en question.

« Movie Diversion ? Mouais, Ok, et ça consiste en quoi au juste ?

- Ça consiste à t’immerger dans l’univers d’un film. Tu vis l’aventure du héros dans ta réalité.

- Pffff, s’esclaffa Adam, mais c’est nul ton truc.

- Pourquoi tu dis ça ? fit Chloé en lui jetant un regard noir. Oh, et puis laisse tomber (elle referma brutalement l’ordinateur), de toute manière, c’était couru d’avance que ça te plairait pas. »

Elle se détourna pour venir s’assoir à l’autre bout du canapé en enlaçant ses jambes rabattues contre son torse. Adam avait l’impression de voir une petite fille boudant dans son coin. Et à vingt-six ans, elle se comportait parfois comme une adolescente capricieuse. Conscient malgré tout de son manque de tact, il tenta de se rattraper.

« Excuse-moi ma chérie (Chloé restait figée en regardant droit devant elle). C’est parce que je connais pas et… (il rouvrit le PC) et ta collègue, elle en pense quoi ? Elle a déjà participé à ce machin?»

La jeune femme tourna lentement la tête dans sa direction.

« Oui, et elle a trouvé ça hallucinant. »

Adam examinait attentivement le site, scrutant chaque page, chaque lien.

« Mais je comprends pas, tu le choisies comment ton scénario ? Y’a pas d’endroit où…

- Tu choisies pas justement, le coupa Chloé. C’est ça l’immersion totale. Tu sais pas sur quoi tu tombes. »

Adam la fixa à nouveau de son regard méfiant.

« Ah oui ? Et elle est tombée sur quel film ta copine ? »

Le regard de Chloé s’assombrit comme si un dangereux ouragan venait de s’abattre dans la maison.

« Paranormal Activity.

- Nooooon, s’écria Adam en ouvrant grand les yeux, le truc de l’entité démoniaque dans la baraque?

- Ouais, répondit-elle en se rapprochant de son homme. Et tu sais quoi ? C’était apparemment si réaliste qu’elle a jamais autant flippée de sa vie.

- Sérieux ? Non mais j’ai aucune envie de tester ce genre de truc moi.

- Mauviette ! pouffa Chloé.

- Franchement ? lança-t-il en plantant ses deux iris dans ceux de sa femme. Ouais ! »

Et après de longues secondes où le silence de mort dominait, ils rirent ensemble comme des baleines.

Le réveil se déclencha à six heures quarante-cinq sur un tube des The Rolling Stones. Encore ensommeillé, Adam pesta sous la couverture avant de passer un bras derrière son dos pour chercher à tâtons son épouse. Sa main, tel un arachnide, se déplaçait en prudence à l’affut du moindre obstacle. Adam ouvrit enfin un œil, puis le second, avant de basculer sur la droite.

Chloé n’était pas là.

Il fronça les sourcils. Sa surprise était d’autant plus grande que la jeune femme était du genre lève-tard et ne quittait pas le lit douillet avant les huit heures trente, voire les neuf heures suivant ses activités. Mais un sourire passa sur le visage d’Adam lorsqu’il pensa à la chasse d’eau qu’il s’attendait à entendre à tout instant.

« Chloé ? lança Adam en entrant dans la salle de bain. T’es là ? »

Mais comme la chambre à coucher quelques instants plus tôt, la salle d’eau était vide elle aussi. Idem pour la cuisine. Chaque pièce souffrait de l’absence de la jeune femme. Pourtant, l’explication devait être des plus logiques. Oui, Chloé n’allait pas tarder à entrer, un sachet de croissants dans les mains. Mais l’angoisse d’Adam fit un pas de géant lorsqu’il constata que les chaussures de sa femme n’avaient pas bougées depuis la veille.

C’est alors qu’il aperçut sur la petite table basse du salon un objet qui ne faisait pas parti du décor habituel. Adam s’approcha lentement du meuble et vit un mug noir inconnu posé sur une simple feuille de papier. Il se laissa choir mollement sur le canapé et contempla un instant la tasse vide. Pourquoi était-il aussi nerveux ? Il n’avait aucune raison de se laisser dominer par l’angoisse, et pourtant, il hésita longtemps à s’emparer du courrier. Il perçut clairement un texte sur la feuille, et son cœur qui palpitait à tout rompre n’augurait rien de bon. Adam approcha malgré tout une main tremblante vers la feuille et s’en empara.

S’il appréhendait en premier lieu un texte de rupture, ses yeux s’ouvrirent démesurément au fur et à mesure de la lecture.

Vous ne me connaissez pas. Vous ne m’avez jamais vu. J’ai enlevé votre femme. Pour sa sécurité, ne tentez rien. N’en parlez ni à votre famille, ni à vos amis, et dois-je le préciser… ne cherchez pas à contacter la police. Pour vous, tout commence ici, monsieur Goiran. Bientôt, vous saurez. Et si vous souhaitez un premier indice, je vous conseille de prendre votre petit déjeuner… brûlant.

Adam laissa tomber la feuille avant de se caler au fond du canapé.

« C’est quoi cette blague à la… »

Il se tut, observant le mug sous toutes les coutures. Le jeune homme se prit le visage entre les mains avant de se redresser brutalement. Il venait de comprendre. Il se précipita dans la cuisine, attrapa une casserole qui traînait dans l’évier avant de la remplir d’eau. Il alluma le gaz et porta la casserole à ébullition. Lorsqu’Adam revint au salon, il s’assit de nouveau en versant l’eau bouillante dans le mug. Sitôt fait, il resta là, étudiant l’objet telle une relique sacrée. Et c’est à cet instant précis que son sang se glaça dans ses veines.

Une image germait autour de la tasse par réaction à la chaleur. Le mug révélait son secret.

Le visage d’Adam devint livide, semblable à un masque crayeux. Si tout portait à croire que Chloé avait passé commande en catimini auprès du site Movie Diversion, l’image qui venait d’apparaître sous ses yeux n’avait rien d’une partie de rigolade.

Le scénario qu’on venait de lui imposer n’était autre que celui de Seven.

Adam n’avait à présent qu’une seule obsession. Que ce site ne soit pas l’antre d’une nouvelle race de psychopathes…


Retours :

Contrat pas rempli !

On avait dit 2000 caractères max espaces compris pas 10872 XD enfin bon, sinon tous les mots sont là (c’est un bon début !)


Pour ce qui est du texte, il est vite prenant, ce qui est un bon point, mais ce qui est aussi facilité par sa longueur (donc ça triche un peu XD). Le début avec la parodie de Star wars est très sympa, ça m’a bien fait rire, et cela a l’avantage de bien introduire, indirectement, les personnages par la suite. Bon point. De plus, on s’attache facilement à eux. Sinon, le texte connait pas mal de répétition des prénoms des personnages ce qui l’alourdit et lui porte préjudice. Le mieux est d’employer des périphrases comme le jeune homme, son mari, l’époux, par exemple pour Adam. L’associé aussi à un adjectif peut-être une bonne idée de même. Il y a aussi quelques confusions d’emplois entre le passé-simple et l’imparfait, mais cela reste assez minime 😊 De manière générale, les personnages sont bien introduits, bien incarnés, on rentre dans l’histoire et celle-ci a l’air intéressante (mais là encore on a fait du hors-piste XD).


 

#3 - MonaValney


Lui, sa Muse

Il était une fois, pas si loin de là, Jack, le visage enfoui dans ses bras, vidé, aussi raplapla qu'un pain pita. Invoquer sa Muse n'avait pas eu l'effet escompté. Il était seul avec lui-même. Avec l'écho de ses pensées. Jack inspira. Il devait faire germer son roman sans aide extérieure. Sans déité inspiratrice ni haricot magique.

Les mots déferlaient dans son esprit en un tumulte assourdissant, un troupeau de chevaux sauvages lancés à plein galop, en un brouillard de poussière dense. Comment réussir à y repérer LE zèbre, cette idée, l'Idée, qui changerait tout ? Un bruit de sabot restait un bruit de sabot...

Il avait stimulé ses neurones en ayant rempli une quinzaine de fois son mug d'arômes sombres d'arabica. Il se shootait aux vapeurs amères et brûlantes, se maintenant dans un état de veille artificielle. Son esprit se jouait des mots ; fusant de toutes parts, il faisait jonglait [jongler] ses rêves et ses plans. Cotillons, trompettes langue de belles-mères et serpentins dans son cerveau.

Jack soupira, posa ses doigts moites sur son clavier. Inspiration...

Toute cette fiction n'est bien entendu que le début d'une pure histoire...


Retours :

Contrat rempli ! <2000 caractères et les mots sont tous là 😊


Le texte est très sympa à lire. Le style correspond tout à fait au fond de l’histoire et vient illustrer le propos. Les phrases courtes, au début, donne un rythme presque poétique au texte, comme une incantation à la Muse, tandis que les phrases plus longues sont plus l’illustration d’une accumulation et d’une divagation. L’image de l’Idée comme un zèbre parmi un troupeau de chevaux est une bonne idée astucieuse. Il n’y a qu’une faute qui m’a sauté aux yeux, sinon rien d’aveuglant XD Bien sûr, à cause de la contrainte de caractères, il n’était pas possible de suivre Jack plus longtemps et je pense que c’est pour ça que la dernière phrase m’a fait un drôle d’effet. Sans compter le changement de temps qui est assez surprenant et l’utilisation du mot « pure » qui n’a pas (à mon sens) sa place ici. Mais mis à part ça, je n’ai pas d’autre remarque 😉


 

#4 - Matteus


Il était une fois, dans un pays dévasté par le bonheur, suant de bienveillance et purulent d’arc-en-ciel, un zèbre nommé Gaya.

Connu pour toutes ses rayures excentriques.


Poussières d’étoiles.

Eternuement.


Le problème de Gaya, qui pour le coup entachait le paysage, était son fort penchant à manger liquide. A cause de son attrait pour l’alcool, sa pratique de la magie se retrouvait régulièrement déséquilibrée et Zebraland courait souvent de graves dangers.

Son alcoolisme était en partie dû à son échec à l’examen de zèbre magicien et à sa sexualité qu’il n’arrivait pas à s’attribuer.

Son ami Pita, acolyte de toujours, était un pain spécial Kebab; chacun tirant l’autre un peu plus dans l’addiction.


Seringue lisse.

Shoot froid.

En intra.

Flashs laiteux qui s’allument.


Pita était en deuil permanent et ne pouvait contrôler sa déprime chronique. Tout avait démarré lorsqu’il avait pu quitter la [le] foyer familial, on avait oublié de lui mettre les oignons.

Selon la race de Pita, il fallait « une complète » comme ils disent au bled, « salade, tomates, oignons ». C’est le minimum pour en être.


Aujourd’hui, ils avaient décidé d’en finir.

Personne ne leur était cher, ils étaient méprisés de tous.

Ils s’étaient donné rendez-vous au lac de la Bienfaisance. Le plus beau de la région.

Ils avaient tout préparé et amené plus qu’il n’en fallait.

Ce souci du détail, Pita était vraiment le roi.

Leur amour interdit dictait leurs mots et gestes.

Ils se dévoraient du regard au travers de sanglots brûlants.

Leurs dernières caresses étaient plus intenses que d’habitude. Une intensité qui faisait ressentir ces frissonnements, ces picotements.


Coeur qui se ressert, se froisse.

Son de la chair de poule.

Erection morbide.

Liquide séminal humide.


Allongés sur le sol, ils se regardaient partir.

La magie de Gaya, qui habituellement faisait étinceler ses yeux, commençait à s’amoindrir.

Dans ses ultimes gestes, Pita, montra son bras droit à Gaya. On pouvait lire MUG, pyrogravé.

Dernières paroles : « pour toi, Mon Unique Gaya ».


Retours :

Contrat rempli MÊME si on est à 2003 caractères avec espaces XD et les mots sont là.


Le texte est assez original puisqu’il mêle des parties narratives au passé ainsi que des parties, elles plus tournées dans l’action, au présent. Ensuite, j’avoue qu’il m’est assez difficile de juger dans la cohérence narrative : il y a un début, une fin, et une histoire au milieu, certes. Mais j’avoue avoir du mal à savoir ou tout cela va réellement.

Le monde dans lequel se passe l’histoire est complexe (mêlant animal, végétal, magie et comportements anthropomorphiques) et le lecteur n’a pas vraiment d’explication. Les alternances entre passé et présent n’aident pas non plus à comprendre véritablement ce qu’il se passe. Les phrases courtes et la mise en page suivant un modèle de licence poétique, donne un sentiment, à la fois, intéressant car on peut faire le rapprochement avec l’usage des drogues, de l’alcool et ce monde un peu chimérique, mais il joue aussi sur le sentiment de déstabilisation du lecteur. Je pense que pour un texte avec aussi peu de caractères (imposés), ce genre d’expression n’est pas le bon vecteur pour une histoire qui se veut compréhensible rapidement. En tout cas, c’est un mode intéressant mais auquel je suis peu habituée.


 

Voilà pour nos retours !

Le prochain exercice sera publié Mercredi 22 Janvier !

À très vite !

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