Retours Atelier #3
Dernière mise à jour : 29 avr. 2020

Merci beaucoup à Grégory Desseaux ! Notre petit participant pour cet atelier ^^
Du coup, voici ton texte avec notre retour !
#1 – Grégory Desseaux
“Jeune homme, fit Marie-Catherine au bras de Jean-Philibert, veuillez nous fournir prestement je vous prie deux fauteuils pour la catastrophe survenue dans la nuit du 14 au 15 avril 1912.
- Ouais ! deux places pour Titanic en somme.
- Ne prenez pas ce petit ton là avec moi, voulez-vous ! inutile de me jeter votre inculture à la face !
- Ah ! et vous souhaitez être placés où dans la salle ?
- Loin des gueux et autres gougnafiers.
- Très bien… emplacements B5 et B6 en salle 8 madame. »
Marie-Catherine s’empara des billets et toisa le vendeur avant de faire volte-face d’un air altier.
Lorsque la femme entra dans la salle, Jean-Philibert sur ses talons, son regard se porta aussitôt sur les deux fauteuils numérotés. Elle plissa le nez en identifiant les spectateurs situés de part et d’autre. D’un côté, un adolescent à casquette jouant sur son téléphone portable, et de l’autre, une fillette d’une dizaine d’années la main plongée dans un paquet de pop-corn.
Ça commence bien, pensa Marie-Catherine avant de prendre place.
Lorsque la salle plongea dans les ténèbres pour laisser place au spectacle, le visage de Marie-Catherine se crispa.
« Que… que se passe-t-il ? » chuchota-t-elle à l’oreille de son voisin.
L’adolescent fronça un sourcil.
« Ben, c’est une projection 4DX. Les sièges bougent quoi !
- Oh mon dieu ! et moi qui suit malade en voiture. J’ai la gerbe là ! Et… et c’est quoi ça encore ?
- Le truc là ? ben ça vous envoie de l’eau en plein dans la tronche !
- Mais coupez-ça !
- On peut pas », répondit le jeune en camouflant de sa main le bouton de désactivation situé sur l’accoudoir.
Marie-Catherine avait le teint verdâtre et l’eau ruisselait sur son visage comme si les chutes du Niagara s’étaient délocalisées dans la salle de cinéma.
« Oh mais Marie-Catherine, s’alarma son mari, vous dégobillez sur mes souliers ! »
Quinze minutes plus tard, la femme quittait le cinéma, chancelante, au bras de Jean-Philibert et sous le regard amusé du vendeur de billets.
Retours :
Contrat rempli !
J'aime beaucoup le problème de Marie-Catherine ! La pauvre, on aurait presque pitié d'elle malgré son air hautain et ses manières plus que méprisantes. Ce qui veut dire que le personnage est bien construit. En peu de caractères, on comprend très bien son "background", son éducation et son mépris évidente pour les petites-gens. La seule remarque que je pourrais faire (si je pousse le vice), c'est que compte tenu de sa réaction, son premier réflexe aurait peut-être été plus naturellement de demander ce qu'il se passe à son mari, plutôt qu'à son voisin. Le pauvre tout aussi paniqué qu'elle n'aurait pas su mettre fin aux jets d'eau torrentiels et tous deux seraient sortis, l'un les chaussures redécorées et l'autre le brushing et la mine défaite ! Mais je pousse le vice ;)
Voilà pour ce retour !
Le prochain exercice sera publié Mercredi 19 Février !
À très vite !