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Retours Atelier #7


Merci à nos 4 participants et voici nos retours !



#1 – Thereadingsession


La soirée battait son plein. Les néons fluorescents se mêlaient aux bijoux en toc, savamment assortis aux chevelures fraichement coiffées. Les robes voltigeaient, s'engouffrant dans les pas de danse timides des partenaires, ballet virevoltant aux sous-tons pailletés. Au fond, assit sur une chaise au confort douteux, Devin regardait la scène d'un œil triste. Personne ne l'avait invité au bal de fin d'année des terminales. Pas qu'il ne soit pas charmant, ou bien gentil, au demeurant. Mais il avait ce côté solitaire, presque marginal. Il faisait défaut dans ce décor bruyant, et le son des basses qui raisonnaient dans ses oreilles le mettait mal à l'aise. Il était venu pour faire plaisir à sa mère, inquiète de le voir tout le temps seul. Il y avait bien son ami, Abed, avec qui il entreprenait de faire des parties de Switch, cette nouvelle console en vogue. Le silence était leur compagnon et ils n'avaient pas besoin de plus. Mais Abed n'avait pas sur le dos une mère qui, même si c'était "pour son bien", le forçait à enfiler des mocassins en cuir trop petits et un veston dans une matière aussi rêche que du papier de verre.


- Bah alors Devin, on se la joue loup solitaire ?

Le jeune homme redressa la tête. Il se trouvait face à Roman et sa bande de pote, des "joyeux lurons" comme en parlaient les adultes. "Ils sont farceurs, mais ils ont un bon fond" ne cessaient de répéter les professeurs.


- On laisse pas Dédé dans un coin, hein mon gars, ricana Francis, le petit du groupe.

Ils commencèrent à le chahuter. Habitué, Devin se laissa faire. Il se prit un coup, puis un deuxième, par "inadvertance" comme l'expliqua plus tard Roman au Principal Markins. Comme toujours, ils s'en sortiraient sans punition, et Devin, lui, aurait préféré rester dans son coin.


Retours :

Contrat rempli ! On est à 1770 caractères espaces compris !

Waouw la tristesse du texte XD franchement je m'y attendait pas ! Pauvre Devin ^^' J'aime beaucoup le fait que tu passes toujours par le point de vue des adultes pour décrire les personnages. Ça donne vraiment à Devin un caractère passif, d'observateur, de punching ball même (ce n'est pas trop dire). Et au début on a l'impression de se trouver dans une série adolescente ou l'on suit un marginal. Une série souvent drôle qui aborde des sujets lourds mais avec, le plus souvent, de la légèreté. Donc, au début, on se dit pareil. Sujets lourds mais approche légère. Mais en faite, la fin vient briser cette attendue légèreté et les "joyeux lurons" n'ont plus rien d'ados taquins, mais ressemblent plus à des harceleurs violents. J'aime bien cet écart du coup que prend ton texte, bien que cela m'ait surpris ^^

(Si les autres ont un avis, n'hésitez pas à le partager !)




 

#2 - Lally


Les cheveux collés de sueur et de matières corporelles bizarres, Danny s’essuya le coin des lèvres, avant de relever la tête vers Franck, médusé.

— Quoi ? lâcha-t-il.

— T’es complètement fou ! répondit Franck, effrayé.

— Quoi ? La petite Jennifer ? Oh, ça va, elle s’en remettra !

— Pfff, t'es sérieux là ? bégaya Franck, terrorisé.

— Ben quoi, hoqueta Danny, essuyant sa main collante sur sa chemise. Frank compris que son pote, trop saoul, ne prenait pas la mesure de la situation. Soudain, la musique du bal se fit plus distincte, c’était Ben qui venait de pousser les portes des vestiaires, les mains chargées de gobelets de cafés récupérés au distributeur du préau.

— Ah, cool mec, un p'tit jus, dit Danny en tendant la main vers le gobelet, son mélange visqueux collé à la joue…

— Euh, sans moi le caf’, eu juste le temps d'éructer Franck qui se pliait déjà en deux vers le sol.

Dans le gymnase à côté, le bal de fin d'année des terminales battait son plein et leur absence était certainement passée inaperçue. Les trois compères revinrent vers la piste de danse. La musique forte qui s’échappait de la sono, les rires des filles et les blagues des garçons les ramenaient tout doucement vers une réalité plus légère, plus de leur âge, quand Ben s’écria :

— Et Dédé ? On le laisse dans son coin ?

— Ah, non, on peut pas laisser Dédé dans un coin… pas lui, renchérit Franck.

Danny, faisant fi de ses amis, rejoignait les danseurs, oubliant les tâches de ses mains et sur sa chemise.

Dédé, c’était l’homme de ménage du lycée, mais surtout il avait été leur protecteur quand ils séchaient ou fumaient dans les toilettes ; leur conseiller même vis-à-vis des filles. Lui, le balayeur, le mis à l’écart, le laissé pour compte. Sa gentillesse et sa compréhension en faisait le meilleur des psychologues.

Et ce soir de bal de fin d’année du lycée, Dédé, c’était celui qui, sans juger l’œuvre de Danny, leur a dit « ne vous inquiétez pas les petits, amusez-vous, je vais faire disparaître le corps de Jennifer… ».


Retours :

Du côté des caractères, le contrat est un poil plus que rempli puisqu'il y en a 2006 ! Mais on va passer l'éponge ;) (sans mqauvais jeu de mots XD). Eh ben... pauvre Jennifer ! Alors ce qui est bien pensé dans ton texte c'est la construction progressive de la situation. Au début on ne comprend pas vraiment (mes pensées oscillants entre "ils ont vomis" à "ils se sont fait plaisir... mais c'est quand même weird") pour que la réponse finale et la lumière soit faite par le fameux Dédé (qui est quand même très conciliant comme homme de ménage parce que le sang ça part pas tout seul non plus XD). Donc la construction amène bien la situation et à la fin on est tout aussi surpris que Franck au début et on ne peut s'empêcher de relire le texte tout en sachant la fin afin de bien tout saisir ^^

(Si les autres ont un avis, n'hésitez pas à le partager !)




 

#3 - Bezzah Sabrina


Adossé contre un mur, Isaac observait tristement tous ces visages heureux. Il se sentait comme un animal abandonné, enviait leur bonheur. À en juger sa mine renfrognée, on aurait cru qu’il assistait à un enterrement. Sauf qu’il s’agissait du bal de fin d’année. Malgré un diplôme en poche, une mention honorable, l’humeur du jeune homme ne collait pas avec la folle ambiance installée. Ce trop de joie le fit fuir. Il sortit prendre l’air.

« Quelle soirée de merde, lâcha le frustré.

Isaac alluma une cigarette et tira une taffe intensément.

- Cette saloperie te tuera, l’avertit Adrien, s’avançant vers son ami.

- On mourra tous un jour, se défendit le fumeur, d’une voix à peine audible.

- Pas faux, approuva le moralisateur en souriant puis lui demanda, l’air inquiet : Ça va toi ?

Adrien eut en réponse une légère inflexion de la tête. Il préféra ne pas insister et fixait le tourmenté sans dire un mot. Ce regard inquisiteur et pesant fit craquer Isaac. Honteux de sa faiblesse, il lui tourna le dos.

- Non, fais pas ça, s’empressa de dire Adrien, en se positionnant face à son ami, regarde-moi !

Isaac leva la tête, le regard fuyant, luttant contre ses émotions pour retenir ses larmes. Je sais que je ne peux pas effacer ce qu’ils ont dit. Mais saches que jamais je ne te jugerais. Je t’aime tel que tu es. Tu le sais ça, s’assura Adrien.

Le visage crispé, le mal-aimé opinât du chef. Il lui répondit d’une voix altérée par l’émotion :

- Tu as laissé en plan Vanessa pour remonter le moral à un pauvre mec comme moi.

- La règle d’or entre frère est qu’on laisse pas Dédé dans un coin. »

Isaac se mit à rire puis à pleurer dans les bras de son ami. Il laissait les larmes vider son cœur devenu lourd de chagrin. Depuis l’annonce de son coming out faite à son entourage, la vie du pauvre Isaac semblait à un vide sans fin.


Retours :

Contrat rempli pour les caractères ! Nous sommes à 1821 !

(Petit aparté général... vous vous êtes tous passé le mot pour faire des textes dramatiques en fait XD). Sinon pour ton texte, on est dans une construction progressive de l'intrigue puisqu'on ne sait pas réellement quel est le problème avec "monsieur je fais la gueule". Si je voulais pinailler - juste pour t'embêter - je dirais que les personnages manquent un peu d'originalité. On a celui "qui tire la tronche mystérieusement" et son meilleur pote "le joyeux luron" prêt à tout pour soutenir le moral de son ami. Je ne dis que ce n'est pas bien, of course ^^ mais voilà ma seule "critique" (qui n'en est pas une véritablement) serait ce petit point !

(Si les autres ont un avis, n'hésitez pas à le partager !)



 

#4 - Grégory Desseaux


- Elle est belle hein ! lança Kevin à l’oreille d’Andrew.

L’intéressé émergea peu à peu de son état d’hébétude.

- Tu disais ? demanda-t-il en se penchant vers son ami.

- Je disais : elle est belle Lucie.

Le jeune homme acquiesça en admirant celle qui faisait battre son petit cœur. Sur la piste de danse, Lucie resplendissait dans sa tenue de soirée en se trémoussant sur une ambiance disco. Tous les regards étaient tournés vers la reine fraîchement élue du bal de fin d’année de terminal.

- Je sais un truc sur elle, lâcha Kevin.

- Ah ouais ?

- Elle sais lire sur les lèvres.

Andrew le toisa d’un air moqueur.

- Pfff, n’importe quoi.

- J’te jure ! On parie ?

- Ah ben ouais carrément.

Sitôt le défi lancé, Andrew se concentra sur sa cible tel un félin cherchant à piéger sa proie. A la moindre occasion, il ne manquerait pas d’envoyer à l’élue de son cœur un message on ne peut plus clair. Lorsqu’enfin Lucie croisa son regard, les lèvres d’Andrew se mirent immédiatement en mouvement.

La jeune femme fronça tout d’abord un sourcil suspicieux avant de stopper net sa chorégraphie pour faire le pot à deux anses. Soudain, elle se précipita sur lui, ce qui l’inquiéta plus que de raison.

- Y’a un problème ? demanda-t-elle, furibonde.

- Un p-p-pro-problème ? Mais n-non !

- Alors pourquoi tu m’interpelles pour me dire une bêtise pareille !

- M-m-mais de quoi…

- Non mais m’accuser de mettre des objets dans un fruit, c’est n’importe quoi et dangereux en plus ! T’es nul !

Furieuse, Lucie tourna les talons en laissant le jeune homme pantois et blanc comme un linge.

- La vache, fit Kevin. Comment elle t’a mouché ! Mais tu lui as dit quoi ?

- Mais rien ! J’ai juste dit : On laisse pas Dédé dans un coin. Mon surnom quoi !

- Ah ouais ! pouffa son ami. Bon ben je crois qu’elle a compris : On laisse pas des dés dans un coing.

Les yeux exorbités, Andrew se tapa violemment le front. Et soudain, Lucie passa la tête par-dessus son épaule, un large sourire dessiné sur ses lèvres et un clignement d’œil adressé à Dédé…


Retours :

Contrat presque rempli pour les caractères ! Nous sommes à 2018 ! Aïe aïe ! Mais bon pas grave ;)

J'adore comment ils ont tous des noms d'américains et que le surnom c'est Dédé XD Concernant ton texte, il est léger drôle, agréable et ça colle bien à l'univers de ma terminale (sans tous les dramas ultra sérieux que les ados vivent aujourd'hui en gros XD). J'aime beaucoup le jeu de mots que tu as trouvé ! Fallait y penser ! Bien joué !



 

Encore merci à tous !

Le prochain exercice sera publié MERCREDI PROCHAIN comme ça on reprend notre souffle !

À très très vite ! ;)

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