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Retours Atelier #8



Vous avez été trois à rédiger votre journal de confinement, merci à vous !


#1 – Lally


Jour 27

Le chouchen avalé hier soir m'en fait voir de toutes les couleurs ! Quel avril ! je ne me souviens pas l'avoir déjà vu si beau. Je ne regrette pas d'avoir bravé les interdits pour venir me confiner en Bretagne. Depuis mon arrivée c'est comme si la nature s'était donné le mot. Les fleurs explosent de leur couleur et de leur parfum rien que pour moi. Depuis ma fenêtre qui surplombe la baie, j'assiste ébahie aux inlassables va-et-vient des vagues, mêlant vert, turquoise et gris... Cet isolement me fait prendre conscience de l’étroitesse de ma vie parisienne. Et cette chaleur, si forte que j'en ai des frissons. Plus jamais l’alcool local. Les gens d'ici disent bien que c'est une boisson Bretonne pour les Bretons ! Le profane peut en apprécier les vapeurs et se doit d'en supporter le métronome diabolique du lendemain ! Des traînées blanchâtres strient le bleu azur d'un ciel paisible, débarrassé pour un temps d'oiseaux de métal dévoreur d'ozone. Cette chaleur m’étouffe. Je crains ce soleil de début de saison. Il brouille ma vision et les mots que je couche sur mon cahier deviennent confus. Mes mains mollissent et je me sens fiévreuse. Enfin monte l'heure bleue, le vent s'apaise et les vagues abandonnent leur roulis fracassant aux chants des oiseaux. Bientôt, la lune va répandre des milliards d'étoiles scintillantes à la surface des vagues lasses et un voile uniforme englobera le ciel et la terre. Je grelotte tant que je dois refermer ma fenêtre, renvoyant aux abîmes mes rêves fous portés par l'odeur du varech. Ici mes poumons voient leur capacité croître, à Paris, on respire en cachette, comme des voleurs. Je voudrais tourner le dos à la grande dame de fer et me réinventer un avenir plus sobre dans ce pays de légendes, où réalité et imaginaire se côtoient si bien.

Je vais le faire. Peut-être, je le ferai.

J'entends un moteur, des voix, des pas... Les hommes masqués en combinaison blanche prennent maintes précautions pour m'emmener à l'hôpital.

J'ai contracté cette merde…


Retours :

Contrat rempli ! Nous avons 1996 caractères espaces compris. :-)

Même si la fin est attendue, ce qui est plutôt normal vu la limite des caractères, j'ai bien aimé que le personnage confonde les effets du chouchen avec ceux du virus. Je ne sais pas comment les Bretons vont le prendre, en revanche... aha ! Le texte est très bien écrit, et malgré la fin malheureuse, rien n'est trop lourd dans la narration. J'apprécie beaucoup ta manière d'écrire et les métaphores que tu introduis, ça rend la lecture très agréable, et j'ai hâte de lire ton prochain texte ! :-)


 

#2 – Grégory Desseaux


Journal de confinement d’une parisienne en Bretagne

Dans un monde autocratique ravagé par une politique de confinement outrancière et péremptoire, une personne qui n’a plus rien à perdre va oser défier l’autorité pour s’en aller vivre à la campagne, entourée de verdure et bercée par le chant des oiseaux…

Anne-Marie est cette personne.

Pas complètement unanime contre tous, voire seule face à la majorité, cette femme prendra tous les risques pour s’exiler loin de la capitale et se fondre dans la masse avec une marinière bicolore et la coiffe bigoudène.

Et pourtant, lorsque son voisin d’en face, Yann Plougastel, un coiffeur à la retraite, est à deux doigts de découvrir le pot aux roses, Anne-Marie devra retrousser ses manches et user de multiples stratagèmes afin de ne pas se faire démasquer…


Journal de confinement d’une parisienne en Bretagne

Jour 73 : Je suis restée à la maison.

Jour 74 : Le soleil brille à l’extérieur et j’ai mangé des Calissons à la maison.

Jour 75 : Les enfants font sagement leurs devoirs à la maison… enfin, si j’avais des enfants.


Un film de Michel Hazaravi… euh non, un film de Michel Harazani… un film de pas DanyBoum en fait.

Avec Chantal Lobby, dans le rôle de Anne-Marie, et Daniel Provost Jr, dans celui de Yann Plougastel.


- Ne me faites pas avaler des couleuvres Anne-Marie. Je sais parfaitement que vous n’êtes pas celle que vous prétendez être !

- Mais si Yann, je vous assure, je suis une vraie bretonne de souche. D’ailleurs pour preuve, j’adore les crêpes Suzette et le cidre de Normandie…

Dialogues de Suzette Flan.


"Une œuvre magistrale qui évite adroitement les poncifs et autres lieux communs !" Cliché Magazine.

"Un film de cinéma projeté en salle." L’Argumentaire Exigeant.


Journal de confinement d’une parisienne en Bretagne


Prochainement à long terme dans toutes les salles de cinéma.


Retours :

Contrat rempli, tu as écrit 1852 caractères espaces compris !

Ton texte est excellent, c'était très drôle ! Ça change de ce qu'on peut lire d'habitude car tu n'as pas pris le parti évident de rédiger le journal d'Anne-Marie (qui peut être très drôle aussi par ailleurs, mais il y a donc une certaine originalité ici). Je vois très bien le type de films que tu parodies, ce qui rend la chose d'autant plus savoureuse. Idem pour le dialogue, toute ressemblance avec une personne existante, etc. ;-) (mais si, je vous assure, j'adore les crêpes suzettes)

En bref, ta parodie de bande-annonce de film fonctionne très bien, et j'ai ri, donc merci !


 

#3 – Bezzah Sabrina


Mardi 21 avril 2020 Une prison ? Non. Un jour sans fin ? Peut-être. Loin de la ville Lumière, je pense à mes proches emprisonnés dans une toile de Caillebote. Le temps semble s’arrêter dans ce paradis vert où je demeure. Un privilège de nos jours ; un cadeau naturel pourtant que l’on néglige pour notre confort. ‘‘Une modernité empoisonnante’’ La nature est mon unique remède ! Seule, assise au milieu de ce vaste tapis de verdure, arborant ces plus belles couleurs printanières, mon âme se revigore. Le chant des oiseaux vint me bercer comme la douce voix d’une mère aimante. Une brise légère caresse mon visage que le soleil réchauffe. Je pourrais presque ignorer qu’il y a un ailleurs sans nouvelles des miens. Mon éloignement devrait me rendre triste. Cependant, je suis heureuse. Comment me sentir autrement dans ce paradis vert...


Retours : Contrat rempli, 840 caractères espaces compris !

En revanche, le contrat est peut-être un peu trop rempli, car ton texte est extrêmement court. Tu pouvais utiliser encore 1 000 bons caractères pour étoffer ton histoire. Ton texte n'est pas mal écrit, au contraire, mais ça manque de développement, je trouve dommage que tu te sois arrêtée si vite et que tu n'es pas plus écrit à propos de ce "paradis vert". La prochaine fois, prends le temps de développer ta narration, et ne te contente pas d'écrire moins de la moitié des caractères proposés. Ce n'est pas impossible d'écrire un bon texte avec une chute excellente en 800 caractères, mais ici ce n'est pas le cas, et même en 2 000 ça n'arrive pas souvent. En espérant que je pourrai te lire un peu plus pour le prochain atelier ! :-)



 

Encore merci à vous trois !

Le prochain exercice sera publié Mercredi 29 Avril !

À bientôt ! ;)

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