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Ad Mortem

Ad Mortem

Couverture livre 3D
Badge prix littéraire

Lorsque Sacha se réveille au coeur d’une forêt, captive, elle est incapable de se souvenir de quoi que ce soit, hormis son prénom.

Elle est alors sauvée par le charmant colonel Demers et son bras droit, Ejrine, une jeune femme au caractère bien trempé. Tous deux la ramènent à leur Royaume, celui des Rêves, et tentent de raviver ses souvenirs.

Dans le monde de Cram, où la magie est reine, Sacha lutte pour retrouver sa mémoire et sa place. Mais c’est compter sans le souverain du Royaume de la Mort, Zahid, qui bouscule toutes ses croyances et l’enlève.

Lorsqu’enfin ses souvenirs lui reviennent, Sacha est sûre d’une chose : elle n’appartient pas à ce monde et va tout faire pour retourner dans le sien. Même si pour cela, elle doit défier le maître du Royaume de la Mort.

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Un Extrait ?

Dans la forêt lointaine…

Allongée à même le sol, la poitrine de la jeune femme se soulevait lentement au rythme de sa respiration. Avant d’ouvrir les yeux, elle laissa à sa conscience endormie le temps d’essayer de se souvenir de quelque chose.
Où se trouvait-elle ? Que s’était-il passé ?
Tout était si flou.
Elle n’arrivait pas à bouger. Ses paupières papillotèrent quelques instants pour s’habituer à la clarté. Ses narines remarquèrent une forte odeur de pin tandis que ses mains devinaient, sous elle, comme un tapis d’épines.
Mais où se trouvait-elle ?
Elle se concentra, chercha dans les méandres de sa mémoire... pourtant rien ne lui vint et les battements de son cœur s’emballèrent sous l’effet du stress.
— Je crois qu’elle se réveille.
Elle ne connaissait pas cette voix. Elle avait beau réfléchir, elle ne savait pas à qui elle pouvait appartenir.
Que s’était-il passé ?
La jeune femme se redressa avec maladresse et prit appui sur ses avant-bras. Une forte nausée l’envahit, elle réprima un haut-le-cœur. C’était à n’y rien comprendre.
— Doucement, ma jolie. Tiens, bois un peu, ça te fera du bien.
Elle releva la tête juste à temps pour apercevoir un objet devant elle. Elle leva alors une main pour l’attraper, mais n’y parvint pas. Ses forces, ses gestes, tout semblait lui échapper tandis que ceux qui l’entouraient riaient aux éclats. Puis un éclair, comme une certitude soudaine, lui étreignit les tripes : ces hommes l’avaient enlevée.
Du bout des doigts, elle approcha la poche en cuir qu’on lui tendait toujours et l’ouvrit. Elle renifla d’abord le contenu, méfiante, avant de réaliser que s’ils avaient voulu la tuer, elle n’aurait jamais ouvert les yeux. Elle la porta alors à sa bouche pour se désaltérer. Le liquide froid eut le mérite d’apaiser la brûlure de sa gorge.
Avait-elle crié ?
Elle n’y comprenait rien. Passant une main lasse dans ses longs cheveux châtains, elle se redressa pour s’asseoir, mais fut prise d’un vertige.
— Il faudrait voir à ne pas te relever trop vite, ma jolie. C’est qu’on a dû utiliser une sacrée dose sur toi.
Voilà qui confirmait son intuition. Elle avait bien été enlevée. Restait maintenant à savoir où elle se trouvait. Quand son vertige se calma, la jeune femme fut frappée de découvrir qu’ils étaient dans une forêt. Des arbres, petits et touffus, d’autres gigantesques et dépouillés. Des buissons, des racines sinueuses. À ses côtés, deux hommes, ses ravisseurs assis autour d’un feu, la regardaient à peine.
Décidant alors de se relever, elle déplia les jambes avec peine et s’éloigna tant bien que mal, avant d’être tirée en arrière.
— Où crois-tu aller ainsi ?
Ce fut au son de cette voix dure et sèche que le monde qui l’entourait cessa d’être flou et que ses sensations se marquèrent plus vivement dans sa chaire. Notamment la peur. La vraie peur. Celle qui vous empoigne aux tripes et vous empêche de penser de façon rationnelle. Tel le venin d’un animal dangereux, la terreur se frayait un chemin dans son être et elle mit quelques instants avant de songer à se débattre. Quand elle sortit de sa torpeur, l’individu la tirait déjà en direction du campement.
— Non !
Sa voix était enrouée, comme si elle avait passé des heures à hurler. Pourtant, elle n’en avait aucun souvenir. Tandis que l’un la tirait et que l’autre se gaussait de sa vaine tentative, elle abattit son pied sur le genou de son ravisseur. Pris par surprise et sous le coup de la douleur, celui-ci trébucha et lui lâcha la main pour tenter de retrouver son équilibre. Un infime moment de confusion dont elle profita pour s’enfuir. Où ? N’importe où. Mais surtout loin d’eux.
Elle fila aussi vite et aussi loin qu’elle le put, malgré son mal de tête lancinant et cette foutue mémoire parsemée de trous béants qui la laissait pantelante.
Que se passait-il ?
Dans son dos, des bruits de courses, des brindilles qui se brisaient certainement sous les pas lourds de ses poursuivants, mais elle n’osa pas se retourner.
Comment allait-elle s’échapper ?
Ses jambes étaient fatiguées, son corps rompu, mais elle devait continuer. Elle devait à tout prix sortir de cette forêt.
Combien de temps arriverait-elle à tenir ce rythme ?
Elle ne le saurait jamais. En voulant contourner un arbre imposant, elle percuta quelque chose. Ou plutôt quelqu’un.
— Faites attention !
Elle écarquilla les yeux. Sauvée ! Elle était sauvée !
— Aidez-moi ! haleta-t-elle. J’ai été enlevée, je viens de m’enfuir et je ne sais pas où je suis !
L’individu fronça les sourcils et fit signe à une personne derrière lui d’approcher.
— Protège-la, je m’en charge.
Il s’éloigna et disparut rapidement. Debout, au milieu de la végétation, elle se mit alors à trembler. Son corps, épuisé par l’effort qu’elle venait de fournir, était en état de choc. Que voulait-il dire par « je m’en charge » ? Elle se retourna pour voir qui l’accompagnait et découvrit une jeune femme plus jeune qu’elle, du moins elle le pensait : très belle, avec de grands yeux bleus, un visage angélique entouré de cheveux blonds, mais surtout une armure bleu foncé qui mettait étrangement sa silhouette en valeur.
— Ne vous en faites pas, lui sourit-elle. Le colonel Demers va leur filer une bonne correction.
Colonel ? Elle poussa un soupir de soulagement. La voilà entre de bonnes mains.
Des hurlements lointains leur parvinrent et elle frissonna d’horreur. Dans son esprit encore embrumé, la peur se disputait au soulagement. Et c’est lorsque le colonel Demers les rejoignit, quelques minutes plus tard, époussetant son armure bleu foncé et resserrant les lanières de ses armes que la jeune femme tiqua. Pourquoi tout le monde, ce jour-là, semblait-il revenir d’un carnaval ?
— J’aurais pu m’en occuper, tu sais, grommela la soldate.
— Je sais, Ejrine. Mais j’avais envie de me défouler.
Quand il s’approcha d’elle, le colonel enleva son long manteau en laine et le posa sur ses épaules.
— Vous avez l’air d’en avoir plus besoin que moi.
Elle apprécia le geste et s’enveloppa dedans, savourant la chaleur bienfaisante du vêtement.
— Comment vous nommez-vous ?
Un instant d’hésitation. Dans sa tête, le chaos, jusqu’à ce qu’une autre certitude foudroyante la saisisse.
— Sacha, croassa-t-elle. Je m’appelle Sacha.
— Malheureusement, Sacha, nos montures ont été dérobées. Il y a une auberge non loin de là où nous pourrons passer la nuit et obtenir des chevaux pour le voyage de demain.
— Des… chevaux ? Le voyage ?
Elle n’était pas sûre de comprendre. De quoi parlait-il ? Son cerveau marchait comme au ralenti.
— Eh bien, oui. Pour vous ramener dans votre royaume.
— Mon royaume ? s’esclaffa Sacha. Écoutez, merci beaucoup de m’avoir aidée. Je ne vous remercierai sans doute jamais assez pour ça. Mais je dois retourner chez moi.
Le colonel Demers et Ejrine l’observèrent avec de grands yeux.
— Merci beaucoup, vraiment, mais je pense que je vais me débrouiller toute seule pour rentrer maintenant.
Sacha effectua quelques pas avant de réaliser que le manteau qu’elle serrait sur ses épaules ne lui appartenait pas. Elle fit alors demi-tour et le lui rendit à contrecœur. Le froid la fit frissonner, mais tant pis, marcher la réchaufferait.
— Le Royaume des Rêves est loin d’ici, vous savez. Et vous pouvez tomber sur d’autres bannis sur le chemin. Laissez-nous vous raccompagner, la pria Ejrine, d’une voix douce.
Le Royaume des Rêves ? Là, c’était sûr que ce nom-là ne lui disait rien. Elle s’arrêta un instant et ferma les yeux. Il fallait bien reconnaître qu’ils jouaient leur rôle à fond, mais peut-être pouvait-elle leur soutirer des informations utiles malgré tout.
— Pouvez-vous juste m’indiquer comment sortir de cette forêt ? fit-elle en se retournant vers eux. Je me rendrai à pied à la prochaine ville, ne vous en faites pas pour moi, j’ai l’habitude.
Ejrine écarquilla les yeux et tourna la tête vers le colonel.
— Nous allons faire le chemin avec vous, lâcha-t-il simplement, ses yeux verts rivés dans ceux de Sacha. Et si vous voulez ensuite effectuer le reste du trajet toute seule, je ne peux pas vous en empêcher.
La jeune femme hésita quelques instants, laissant son regard errer au loin, mais elle devait se rendre à l’évidence : elle n’avait aucune idée d’où elle se trouvait, ni de comment sortir de cette forêt. Elle poussa un long soupir de résignation avant de lui donner sa réponse.
— D’accord.
Ils se mirent alors tous trois en route. Tout du long, Sacha dut bien admettre que, sans eux, elle ne serait jamais sortie de ces bois. Sans comprendre comment, elle observait ses deux compagnons silencieux s’orienter au milieu de ces arbres tous plus communs les uns que les autres. Puis, après plus d’une heure de marche, l’orée de la forêt se dessina enfin sur l’horizon végétal. Elle poussa un soupir de soulagement à l’idée de pouvoir bientôt rentrer chez elle, lorsqu’un autre trou béant s’ouvrit dans sa mémoire. Un trou aberrant : où était-ce, chez elle exactement ? Elle savait qu’elle n’habitait pas ici, dans ces bois, c’était évident, mais où alors ? Dans une maison ou bien un… appartement ? Le mot résonna étrangement sous son crâne. Et vivait-elle seule ?
Mais tandis qu’ils sortaient des bois, Sacha se pétrifia devant le spectacle que lui offrait la nature : une immensité d’herbe verte dénuée de toute trace humaine. Une vallée à perte de vue qui ne lui rappelait rien.
Lentement, presque avec peur, elle se tourna vers le colonel et finit par lui poser la question que son esprit ne finissait pas de rabâcher.
— Où sommes-nous ?
— À Cram. Grâce aux portails, nous ne sommes pas très loin du Royaume des Rêves, mais à pied, nous en aurions tout de même pour deux jours de marche. C’est pourquoi je proposais de passer la nuit dans une auberge dans laquelle nous pourrons nous procurer des chevaux pour demain.
Sacha l’observa quelques secondes sans rien dire. Elle ouvrit et referma sa bouche à plusieurs reprises, silencieuse.
— Attendez… Je ne comprends pas, finit-elle par déclarer en prenant sa tête entre ses mains. Qu’est-ce que je fais là ? Et pourquoi vous présumez tout de suite que je veux me rendre dans ce Royaume des Rêves ?
— Eh bien, parce que vous en arborez la tenue, expliqua Ejrine en lui indiquant ses habits.
Pour la première fois depuis qu’elle s’était réveillée, Sacha prit le temps de s’observer. Elle était habillée d’une tunique dans les mêmes tons bleus que le colonel et Ejrine. Une tenue à sa taille, mais dont elle n’avait aucun souvenir. Que cela signifiait-il ? Était-ce ces hommes qui l’avaient dévêtue ? Avaient-ils pu abuser d’elle pendant qu’elle était inconsciente ? Elle n’en saurait peut-être jamais rien et cette simple pensée lui retourna l’estomac. Elle essaya tant bien que mal de reprendre son souffle entre deux spasmes, quand elle sentit qu’on lui attrapait les cheveux avec douceur pour dégager son visage. Ejrine frotta son dos d’une main réconfortante et lui tendit un mouchoir en tissu lorsqu’elle se releva. Sacha l’accepta volontiers et s’essuya la bouche fébrilement. Elle ne comprenait rien à la situation.
— Une auberge, hein ? Pourquoi j’ai l’impression d’être coincée dans un cauchemar ? Et pourquoi êtes-vous juste tous les deux ? Vous ne devriez pas être avec votre armée ou que sais-je ? Vous n’avez pas un maître du jeu ou autre ?
— Nous avons dû nous séparer, pour des raisons que je ne peux pas partager avec vous. Des voleurs nous ont pris nos chevaux et nous avons choisi de couper par la forêt pour gagner du temps. Et pour ce qui est du « maître du jeu » auquel vous faites allusion, j’ignore ce que c’est.
Sacha ferma les yeux. Elle était épuisée, tant physiquement que mentalement et rien, strictement rien, ne faisait sens. Sa mémoire était une vraie passoire et tout ce qui l’entourait, la forêt, le colonel, Ejrine, tout ! lui semblait absurde. Elle n’avait rien à faire là c’était une certitude, mais elle n’avait pas la force de chercher à comprendre ce qui lui arrivait. Elle devait d’abord se reposer et une auberge, avec un lit certainement, lui tendait les bras.
Doucement, elle hocha la tête, signifiant ainsi qu’elle allait les accompagner.
— Vous allez pouvoir marcher ? s’enquit le colonel.
Elle acquiesça encore et les suivit en silence. Ils progressèrent dans la vallée pendant près d’une heure et Sacha se demanda encore une fois comment ils faisaient pour se retrouver dans ce décor hostile, sans le moindre panneau pour leur indiquer le bon chemin. L’herbe était d’un vert presque trop vert, le bleu du ciel éblouissant, les animaux sauvages croisés sur leur route semblaient sortis d’un conte de fées. Durant tout le trajet, elle oscilla entre l’état de choc, la panique et la fatigue, ignorant lequel allait prendre le dessus. Ses pieds endoloris la tourmentaient et elle rêvait de pouvoir s’allonger et ne plus bouger. Quand ils arrivèrent enfin vers l’auberge, Sacha dut admettre qu’ils savaient ce qu’ils faisaient.
— C’est une putain de blague, lâcha-t-elle en observant la bâtisse.
Une grande maison se dressait devant elle. Sur deux étages, avec de larges poutres en bois et un toit en ardoise, une lumière orangée sortait par les fenêtres. Une rivière s’écoulait juste derrière et semblait alimenter un moulin. Tout semblait si… pittoresque. Où avait-elle donc atterri ?
— Quelque chose ne va pas ? l’interrogea le colonel en se rapprochant.
— Non, rien, souffla-t-elle.
D’un geste de la main, il l’enjoignit à passer devant lui et entrer dans l’auberge. À l’intérieur, une forte odeur de viande fumée et de sueur l’assaillit et elle dut plisser les yeux pour capter le peu de lumière qui filtrait par les fenêtres teintées. Elle observa tout autour d’elle et remarqua que la clientèle attablée ne prêtait pas attention à eux, accaparée par leurs discussions. Certains individus étaient habillés de bleu, comme son escorte, tandis que d’autres étaient parés de noir, de rouge et quelques personnes en vert foncé. Elle eut beau chercher, elle ne distingua pas d’autres couleurs.
Sacha resta immobile, comme frappée par le décalage intrinsèque qui s’ancrait en elle. Elle n’avait rien à faire ici.
Ejrine la sortit de sa torpeur en s’approchant d’elle.
— Venez avec moi, nous allons nous rendre dans notre chambre. Le colonel nous montera de quoi manger d’ici quelques instants.
Elle la suivit dans l’escalier grinçant les menant au premier étage, puis dans ce qui allait être leur chambre pour la nuit, sommairement meublée : un grand lit, une table en bois et une cheminée.
— Nous n’avons qu’un lit, je suis désolée. Mais je peux dormir par terre si nécessaire, proposa Ejrine.
— Quoi ?
Sacha l’observa sans réagir. C’était comme si sa tête refusait de concevoir les différents éléments qui s’ajoutaient, les heures passant.
— Non. Non, ce n’est pas grave.
Cela lui était bien égal de dormir dans le même lit qu’elle. Étrangement, cette jeune femme lui inspirait confiance, sans qu’elle n’eût pu dire pourquoi. Sacha fixa le vide un instant, avant que son estomac ne se noue et que son cœur ne se serre. Les larmes qu’elle avait retenues affluèrent et coulèrent le long de ses joues. L’incompréhension noya son esprit d’un flot ininterrompu de questions sans réponses : pourquoi était-elle dans cet endroit ? Comment ses agresseurs l’avaient-ils emmenée ici ?
— Je… ne…
Rapidement, Ejrine la rejoignit et la prit dans ses bras. Elle frotta le dos de la jeune femme de sa paume et lui chuchota des paroles rassurantes. Sous ses soins, la respiration de Sacha se fit moins saccadée, plus douce, bien qu’encore secouée de sanglots impromptus. Soudain, la porte s’ouvrit et laissa entrer le colonel, un plateau plein de victuailles dans les mains.
— Toquer ne t’arrive jamais ? râla Ejrine. Pose ça sur la table, merci.
Sacha fut étonnée de l’entendre s’exprimer ainsi et plus encore quand elle reprit :
— C’est bon, tu peux y aller.
— Mais…
— Tu peux rejoindre ta chambre, merci. Tout va bien.
— Nous partirons tôt demain matin, soyez prêtes à l’aube, précisa-t-il avant de fermer la porte derrière lui.
Sacha lui fut reconnaissante de l’avoir congédié. Elle était déjà assez gênée de pleurer dans les bras d’une inconnue, pas besoin d’en rajouter avec un autre spectateur. Ejrine l’attrapa par la main et la guida jusqu’au lit, puis alla lui chercher une assiette.
— Tenez, mangez un peu, ça vous fera du bien.
Mais elle n’avait pas faim.
— Je vais plutôt essayer de dormir, souffla-t-elle.
Elle se faufila sous les couvertures sans même prendre la peine de se déshabiller et ferma les yeux, priant de toutes ses forces pour les rouvrir chez elle, où que ce fût, mais surtout loin de toute cette folie.

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